La délégation iranienne s’est retirée vendredi des négociations mondiales sur le climat à Dubaï, tandis que le président israélien a annulé son discours, après la reprise des hostilités dans la bande de Gaza.
Plus de cent quarante chefs d’Etat et de gouvernement étaient réunis vendredi dans l’émirat du Golfe pour la 28e conférence de l’ONU sur le changement climatique (COP28) et plusieurs ont profité de leurs interventions pour afficher leur soutien aux Palestiniens, au moment où la trêve en vigueur depuis une semaine volait en éclats.
« Il est impossible de ne pas parler de la crise humanitaire dans les territoires palestiniens proches de nous », a lancé à la tribune le président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Les incidents qui se déroulent à Gaza sont un crime humanitaire, un crime de guerre », a-t-il affirmé, tandis que les présidents colombien et cubain ont dénoncé un « génocide ».
Le président israélien, Isaac Herzog, a profité de l’occasion pour mener une série de réunions diplomatiques, mais il est reparti avant de prononcer son discours. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a quant à lui annulé sa visite la veille.
L’émir du Qatar, qui mène une médiation entre Israël et le Hamas, n’est pas non plus monté sur l’estrade, se contentant de poser sur la photo de groupe, tandis que le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, qui devait prendre la parole en premier, n’a finalement pas fait le déplacement. Aucune explication n’a été avancée pour justifier ces changements de dernière minute.
Parmi les autres chefs d’Etat qui se sont exprimés vendredi à la tribune, le président irakien, Abdel Latif Rachid, a prié « la communauté internationale de s’opposer fermement » au conflit dans la bande de Gaza, tandis que le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, s’est dit « consterné (…) par la guerre contre un peuple innocent ».
Enfin, Abdallah II, a déclaré que« nous ne pouvons pas parler du changement climatique sans tenir compte des tragédies humanitaires qui se déroulent autour de nous »
« A Gaza, plus de 1,7 million de Palestiniens ont dû quitter leur foyer. Des dizaines de milliers de personnes ont été blessées ou tuées dans une région déjà en première ligne du changement climatique. Les destructions massives provoquées par la guerre aggravent les dangers environnementaux » en matière d’accès à l’eau et d’insécurité alimentaire, a poursuivi Abdallah II.
« Nous ne pouvons pas (…) rester les bras croisés, alors que les destructions massives d’une guerre incessante à Gaza menacent davantage de personnes et freinent le progrès », a-t-il ajouté.