Dans son traditionnel message de Noël, Urbi et Orbi, adressé à la «Ville» et au «Monde», le pape François n’a pas eu de mots assez durs pour fustiger la guerre, «une folie sans excuses», une «défaite sans vainqueurs».
Lundi, le pape François a consacré l’essentiel de son message, toujours très attendu et retransmis en direct dans le monde entier, à la situation «en Israël et en Palestine» où «la guerre secoue la vie de ces populations». Le pape «embrasse toutes ces populations» et «en particulier les communautés de Gaza et de toute la Terre Sainte».
Avant d’appeler une nouvelle fois à un cessez-le-feu et à l’urgence humanitaire, François s’est incliné devant les victimes de l’attaque du Hamas en appelant à nouveau à la libération des otages : «Je porte dans mon cœur la douleur pour les victimes de l’odieuse attaque du 7 octobre dernier et je renouvelle un appel pressant pour la libération de ceux qui sont encore retenus en otage.»
Puis il a lancé cet appel solennel à l’arrêt des combats : «Je demande que cessent les opérations militaires, avec leur effroyable suite de victimes civiles innocentes, et que l’on remédie à la situation humanitaire désespérée en ouvrant à l’arrivée de l’aide humanitaire.»
Le chef de l’Église catholique a alors appelé la communauté internationale pour qu’elle s’engage dans la résolution de «la question palestinienne» : «Que l’on ne continue pas à alimenter la violence et la haine, mais que l’on commence à résoudre la question palestinienne, à travers un dialogue sincère et persévérant entre les Parties, soutenu par une forte volonté politique et par l’appui de la communauté internationale.»
Tout en dialoguant avec Israël, le pape François a, comme ses prédécesseurs, toujours défendu les Palestiniens. Si les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Israël ont été établies en 1994 sous Jean-Paul II – ce dernier avait reçu Yasser Arafat, leader historique de l’OLP, à de nombreuses reprises – il a fallu attendre 2017 et l’impulsion du pape François pour que des relations diplomatiques soient établies avec «l’État de Palestine».
Le pape a commencé ce message Urbi et Orbi, prononcé lundi midi depuis le grand balcon de la façade de la basilique Saint Pierre, en évoquant «la bonne nouvelle qui change le cours de l’histoire», celle d’une «flamme inextinguible» allumée à «Bethléem» mais «où règnent aujourd’hui la douleur et le silence».
Lors de la messe de minuit, François avait d’ailleurs directement évoqué cette ville où le Christ est né selon les Évangiles, une cité aujourd’hui séparée de Jérusalem par un mur de sécurité : «Notre cœur, ce soir, est à Bethléem, où le Prince de la paix est encore rejeté par la logique perdante de la guerre, avec le fracas des armes qui, aujourd’hui encore, l’empêche de trouver une place dans le monde».