La « kleptocratie » dont la Libye est victime de la part de ses dirigeants « menace la survie » des institutions « les plus essentielles » du pays, y compris son secteur pétrolier. Telle est la conclusion d’un rapport, « Libya’s Kleptocratic Boom », publié à la mi-novembre par The Sentry, une ONG spécialisée sur les enquêtes relatives aux réseaux de « prédation multinationale ». Un rapport consulté par le journal Le Monde. Le « pacte de corruption » scellé entre les élites politico-affairistes adossées à des milices n’offre qu’une accalmie illusoire qui ne protège nullement le théâtre libyen du « risque d’une rechute dans un conflit armé », met en garde The Sentry.
L’enquête de The Sentry offre un saisissant tableau de cette « kleptocratie » libyenne. L’origine en remonte au règne de Kadhafi et de sa gestion clanique de la rente pétrolière. Le chaos postérieur à la chute de son régime n’a permis qu’« une expansion en taille et en sophistication » d’un « crime organisé » qui va prospérer grâce aux connivences nouées entre réseaux mafieux, milices, hommes d’affaires et parrains politiques.