Strasbourg, où un campement de migrants a été évacué ce mardi, va attaquer l’Etat en justice pour sa « défaillance » à mettre à l’abri les personnes à la rue, a annoncé lundi la maire écologiste Jeanne Barseghian, lançant un appel national aux « élus » et « associations » qui le souhaitent à rallier son action.
« Malgré (…) la création de 500 places d’hébergement, l’ouverture d’un gymnase, nos moyens (municipaux) ne suffisent pas à répondre à cette grande détresse et à cette crise humanitaire. La mise à l’abri relève de l’État, il y a carence, donc j’ai décidé que la ville de Strasbourg intenterait une action en responsabilité contre l’État, du fait de cette défaillance », a déclaré l’élue EELV lors d’une conférence de presse.
Mme Barseghian n’a pas donné de date quant à la saisine de la juridiction, manifestement le tribunal administratif (TA), expliquant qu’elle aurait lieu « le plus vite possible ».
« On est à côté des élus, on a maintenu le niveau de l’hébergement d’urgence à un niveau extrêmement haut », avec « 198.000 places en France », a rétorqué Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au logement. Concédant une « situation difficile », il a assuré auprès de l’AFP que l’Etat jouait « son rôle ». « On attend des maires » qu’ils jouent aussi le leur, a-t-il ajouté.
« La maire (…) s’enferme dans un refus de coopérer avec l’État », estiment dans un communiqué les élus d’opposition municipale Renaissance, MoDem et Horizons, appelant à trouver « des solutions (…) en partenariat avec l’État et non par une attitude agressive de fuite en avant ».