La Somalie échappe en cette fin d’année à une famine généralisée grâce à l’intensification de la réponse humanitaire, mais des gens meurent de faim et la situation pourrait empirer dès avril 2023, a alerté l’ONU ce mardi.
Largement accepté par la communauté internationale, le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (Integrated Phase Classification, IPC en anglais) permet de décrire la gravité des situations d’urgence alimentaire.
Le dernier rapport de l’IPC sur la Somalie «ne mène pas à une déclaration de famine à ce stade, en grande partie grâce à la réponse des organisations humanitaires et des communautés locales», a déclaré un porte-parole de l’ONU, Jens Laerke, lors d’un point de presse régulier à Genève.
«Si l’assistance n’est pas renforcée, en particulier dans les secteurs de la santé et de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, une famine devrait se produire entre avril et juin 2023 dans le sud de la Somalie parmi les populations agropastorales des districts de Baidoa et Burhakaba, et parmi les populations déplacées dans la ville de Baidoa et à Mogadiscio», a souligné Jens Laerke.
Répondant à l’appel, Washington a annoncé mardi une nouvelle aide humanitaire d’environ 411 millions de dollars pour la Somalie. Cette aide porte à 1,3 milliard de dollars le montant total de l’assistance des États-Unis à la Somalie cette année.
Le nombre de personnes qui devraient atteindre la phase 5 (Catastrophe) – le niveau plus élevé sur l’échelle IPC – devrait plus que doubler au cours de cette période, passant de 214’000 à 720’000. Quelque 2,7 millions de personnes devraient par ailleurs être en phase 4 (Urgence) d’ici avril-juin de l’année prochaine.