Une délégation de parlementaires européens a effectué une visite officielle en Tunisie, où elle a rencontré, notamment, le Président de la République et la Cheffe du gouvernement. Hier, au siège de la Délégation européenne en Tunisie, ces eurodéputés ont organisé un point de presse en clôture de leur visite.
Si pour certains, cette visite s’inscrit dans le cadre des négociations avec les Occidentaux pour appuyer davantage la Tunisie dans ce contexte de crise, pour la délégation européenne, l’accent a été mis sur le processus post-25 juillet qu’engage actuellement le Président de la République Kaïs Saïed.
Dans ce sens, ces représentants parlementaires européens ont plaidé en faveur d’un «véritable» dialogue national «inclusif». Car pour eux, la Tunisie connaît «une détérioration brutale continue de la situation politique, économique et sociale» et que le dénouement ne peut avoir lieu sans dialogue «qui réunit tous les acteurs, y compris les partis politiques et les composantes de la société civile».
Michael Gahler, chef de la délégation, a réitéré le soutien qu’accorde l’Union européenne à la Tunisie, laissant croire que l’UE suit de près ce qui se passe actuellement en Tunisie et qu’une évaluation de la situation sera faite, probablement d’ici à la fin de l’année. «Nous soulignons la nécessité de tenir un dialogue national tuniso-tunisien inclusif et global et qui réunit les différents acteurs politiques et de la société civile. Un tel dialogue pourrait améliorer la situation politique en Tunisie et, par conséquent, contribuer à la mise en place des réformes nécessaires», a-t-il noté.
Faisant le bilan de cette visite, qui a démarré lundi dernier, le responsable européen a expliqué qu’elle s’inscrit également dans un cadre de consolidation des relations avec la Tunisie à la lumière des derniers événements survenus, et ce, après une rupture causée notamment par la crise pandémique.
Interrogé sur la dissolution du Parlement par le Président de la République, Michael Gahler a estimé que l’Union européenne ne pouvait pas «soutenir la dissolution d’un Parlement élu démocratiquement, d’autant plus que la plénière organisée était virtuelle et qu’il n’existe aucun motif de poursuivre judiciairement ces députés».
Pour ce qui est des aides et des assistances octroyées à la Tunisie, l’ambassadeur européen, Marcus Cornaro, a affirmé, pour sa part, que sa structure continuera d’appuyer notre pays, notamment, dans ce contexte de crise accentuée par le conflit ukrainien, et que le décaissement d’une dernière tranche d’une macro assistance financière est en cours d’étude. «Nous étudions le décaissement d’une dernière tranche d’une assistance financière à la Tunisie qui se fera par une demande du gouvernement tunisien de critères politiques et techniques» a-t-il insisté.
S’agissant des réformes que compte engager la Tunisie sur le plan politique et économique, le chef de cette délégation a appelé les autorités tunisiennes à coopérer avec la Commission de Venise «qui jouit d’une très grande expérience en la matière, mais surtout d’une bonne réputation partout».
Interrogé sur un éventuel conditionnement des aides économiques par la tenue d’un dialogue national, le chef de la délégation a affirmé que certaines aides sociales et conjoncturelles ne dépendent pas de la situation politique, même si les processus économique et politique sont interdépendants.
Cependant, pour Michael Gahler, l’Union européenne va accompagner le processus politique engagé par le Président de la République et le suivre de près dans l’objectif d’évaluer le calendrier annoncé par le Chef de l’Etat. Il a, dans ce sens, souligné la nécessité de parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour avoir une nouvelle ligne de crédit et éventuellement de nos financements de la part des autres structures.