La Turquie a cessé samedi 25 mars d’importer du pétrole depuis la région autonome du Kurdistan irakien, après une décision d’un tribunal international en faveur du gouvernement fédéral à Bagdad, a-t-on appris auprès du ministère irakien du Pétrole. Le dossier du pétrole empoisonne depuis de longues années les relations entre les autorités de Bagdad et celles du Kurdistan d’Irak.
Cette mesure intervient après que le tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale à Paris a donné raison à Bagdad dans un contentieux qui l’oppose à la Turquie sur les exportations de pétrole du Kurdistan irakien. En 2014, Bagdad avait intenté une procédure contre son voisin turc suite à l’annonce d’Ankara d’importer du pétrole depuis cette région autonome du nord de l’Irak pour l’acheminer jusqu’au port de Ceyhan.
Le gouvernement irakien était fermement opposé à la décision turque, estimant être le gestionnaire exclusif de ce pétrole et des revenus qui en découlent. Faisant fi de l’opposition de Bagdad, Erbil, capitale de la région autonome, s’est mis à exporter vers la Turquie. Aujourd’hui, ses exportations totales via la Turquie se montent à environ 450.000 barils par jour (bpj).
Or, selon le ministère irakien du Pétrole dans un communiqué, le tribunal arbitral siégeant à Paris a affirmé que Bagdad, «par l’intermédiaire de l’entreprise pétrolière d’État Somo, est la seule entité autorisée à gérer les exportations via le port turc de Ceyhan».