La Russie engrange moins d’argent avec ses exportations d’énergies fossiles mais la Turquie devient une route détournée pour exporter du pétrole russe vers l’UE, une « faille » dans les sanctions, met en garde un centre de recherche indépendant ce mercredi.
Selon son rapport, la Russie a collecté 21 milliards d’euros de ses exportations fossiles en octobre, en baisse de 7% par rapport à septembre et au plus bas depuis le début de l’invasion en Ukraine. Les revenus de tous les produits ont reculé, à l’exception du gaz naturel liquéfié (GNL).
Les revenus tirés des exportations vers l’Union européenne ont pour leur part chuté de 14% à 7,5 milliards.
L’UE a décidé d’un embargo progressif sur ses importations de pétrole et de produits pétroliers, à quelques exceptions près. Elle a aussi déjà mis fin à ses achats de charbon mais le gaz russe, dont elle est très dépendante, n’est pour l’instant pas concerné.
Le CREA met toutefois en garde contre une nouvelle route détournée par laquelle le pétrole russe trouve le chemin des pays occidentaux.
« Une nouvelle route pour le pétrole russe vers l’UE émerge via la Turquie, où une quantité croissante de brut russe est raffinée », préviennent les auteurs, dont le travail doit être présenté à la COP27.
La Turquie a en effet augmenté ses importations de brut de Russie depuis l’invasion de l’Ukraine. Et les exportations de produits pétroliers de Turquie vers les ports européens et américains ont bondi de 85% en septembre-octobre comparé à la période juillet-août, indique le rapport.
« Alors que l’UE va bannir les importations de brut de Russie au 5 décembre, cette faille pourrait devenir importante », souligne le CREA.