Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme est « choqué » par les propos du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich (extrême-droite) sur la famine à Gaza, a indiqué vendredi son porte-parole.
Interrogé lors d’un colloque consacré à l’avenir de la bande de Gaza, où Israël est en guerre depuis dix mois contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, M. Smotrich a déclaré en début de semaine: « Personne dans le monde ne nous laissera affamer deux millions de personnes, bien que peut-être ce soit justifié et moral pour faire libérer les otages » qui y sont retenus depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre.
Le Haut-Commissaire, Volker Türk, « est choqué et consterné par les propos du ministre, selon lequel il serait justifié et moral de laisser mourir de faim 2 millions de Palestiniens à Gaza pour libérer des otages », a déclaré son porte-parole, Jeremy Laurence, interrogé par un journaliste lors d’un point de presse régulier. « Il condamne avec la plus grande fermeté ces propos, qui incitent également à la haine contre des civils innocents », a-t-il dit, soulignant que « le fait d’affamer des civils comme méthode de guerre est un crime de guerre ».
« Cette déclaration publique risque d’inciter à commettre d’autres crimes atroces », a-t-il insisté. Le porte-parole a souligné que « de telles déclarations, en particulier de représentants publics, doivent cesser immédiatement » et « doivent faire l’objet d’enquête », en premier lieu par l’Etat concerné. « C’est donc un appel immédiat aux autorités israéliennes pour qu’elles surveillent ce type de comportement. (…) C’est la première étape. C’est la responsabilité des Israéliens », a affirmé M. Laurence. Les propos de M. Smotrich ont provoqué des réactions d’indignation au sein de la communauté internationale.
L’Union européenne et la France avaient fermement condamné également, mercredi, les propos du ministre israélien des Finances.
L’Union européenne «condamne fermement» ces propos. Selon un communiqué, «la déclaration du ministre Bezalel Smotrich est plus qu’ignominieuse». L’UE ajoute: «Nous attendons du gouvernement israélien qu’il prenne ses distances avec ces propos.»
De son côté, la France a exprimé «sa profonde consternation face aux propos scandaleux» tenus par le ministre israélien. Selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, «la France appelle le gouvernement israélien à condamner fermement ces propos inacceptables.»