L’Arabie saoudite a annoncé jeudi le lancement d’une campagne de collecte de fonds pour les Palestiniens de Gaza, au 27e jour de la guerre entre Israël et le Hamas. Le roi Salmane a fait un don de 30 millions de riyals (environ 8 millions de dollars) tandis que le prince héritier et dirigeant de facto du pays, Mohammed ben Salmane, a donné 20 millions de riyals, selon la chaîne publique Al-Ekhbariya.
La campagne « s’inscrit dans le cadre du rôle historique du royaume se tenant aux côtés au peuple palestinien dans les différentes crises et épreuves qu’il a traversées », a déclaré Abdallah al-Rabeeah, responsable du Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane, cité par l’agence de presse officielle saoudienne.
Le 7 octobre, des combattants du Hamas se sont infiltrés sur le sol israélien, tuant 1.400 personnes et enlevant 242 autres. Depuis, la riposte israélienne a fait près de 8.800 morts dans la bande de Gaza, dont 3.648 enfants. L’Arabie saoudite, qui abrite les sites les plus saints de l’islam, n’a jamais reconnu Israël et a condamné les attaques contre les civils à Gaza.
Avant la guerre, la monarchie pétrolière avait engagé des discussions avec les États-unis sur une possible normalisation avec Israël, mais les pourparlers ont été suspendus, a affirmé mi-octobre un responsable saoudien à l’AFP. Les manifestations sont interdites dans le royaume, où contrairement à d’autres pays arabes, la population peine à exprimer sa solidarité avec les Palestiniens.
Le mois dernier, le club de football Al Hilal a publié une photo d’un joueur portant un keffieh palestinien, avant de la supprimer peu après. « Nous ne pouvons pas parler publiquement de notre soutien à la Palestine », a dit à l’AFP Ali, un fonctionnaire qui n’a pas souhaité donner son nom en raison de la sensibilité de la question. « J’avais l’habitude de payer avec mon argent de poche pour soutenir les Palestiniens durant l’intifada, il y a 20 ans. Aujourd’hui, nous avons été réduits au silence et nous ne pouvons même pas écrire un message de soutien sur les réseaux sociaux », a-t-il déploré.