L’avocat, Mehdi Zagrouba, arrêté dans la soirée de lundi 13 mai 2024, lors d’un assaut musclé de la police à la Maison de l’avocat, aurait été victime de torture, affirment ses avocats.
Dans une déclaration aux médias, l’avocat Ahmed Souab affirme que l’audition de Mehdi Zagrouba par le juge a été interrompue pour examen de la demande déposée par la défense afin qu’il subisse des examens médicaux. Le Samu a été contacté pour un transfert en urgence à l’hôpital.
Une démarche entreprise pour constater les traces de torture subie par le jeune avocat. Ahmed Souab précise également qu’une plainte pour torture a été déposée.
Lors de son arrestation à la Maison de l’avocat, il avait été violemment agressé. Les témoins de la scène avaient indiqué que les agents s’étaient jetés sur lui, puis l’avaient traîné par terre, le dénudant dans la foulée.
Mehdi Zagrouba a été interpellé à la suite d’une altercation avec des agents de sécurité au palais de justice au cours de la manifestation des avocats. Le ministère de l’Intérieur avait précisé dans un communiqué, que selon le ministère public, il s’agit d’outrage à un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions, et de violence physique et verbale contre les deux agents sécuritaires.
Les avocats solidaires
Dans ce cadre, l’Ordre national des avocats de Tunisie a appelé à une grève générale nationale aujourd’hui, jeudi 16 mai 2024, et à manifester devant le Palais de justice de Tunis, sur fond de l’affaire Mehdi Zagrouba, arrêté lundi dernier dans des circonstances tendues et qui a fait l’objet d’un mandat de dépôt, hier soir.
Dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi l’Ordre des avocats a estimé que l’avocat Mehdi Zagrouba a été torturé lors de son arrestation et durant sa détention, faisant porter la responsabilité aux agents du ministère de l’Intérieur qui l’ont agressé.
« L’avocat Mehdi Zagrouba, qui a été arrêté lundi, a été torturé lors de son arrestation (…) Il porte des traces de violence physique sur différentes parties de son corps, qui ont été examinées par le juge d’instruction, ce qui confirme qu’il a été torturé pendant sa détention », peut-on lire dans ce communiqué.
« Ce que Mehdi Zagrouba a subi au centre de détention est un crime de torture qui nécessite des poursuites et des sanctions pénales », a ajouté l’ONAT, tenant « les agents du ministère de l’Intérieur qui l’ont agressé pleinement responsables des agressions et de la torture de leur collègue, qui ont été inscrits dans le registre d’enquête ».