Six mois après le début de l’invasion de l’Ukraine, le blé et le maïs se rapprochent de leurs prix d’avant-guerre, dans un marché qui retrouve « un point d’équilibre ».
Le scénario du pire, avec ses « ouragans de famine » redoutés par l’Onu, a été évité mais les prix restent très élevés. Les cours du blé s’étaient envolés à près de 440 euros la tonne sur le marché européen mi-mai – le double de l’été dernier – alors que le trafic marchand était presque au point mort sur la mer Noire. Mais ils sont redescendus autour de 330 euros en août.
« Les marchés ont appris à vivre avec la crise. La détente s’est amorcée fin mai-début juin avec de premières estimations de production rassurantes en Europe et la reprise des exportations d’Ukraine », explique Gautier Le Molgat, analyste chez Agritel. L’Ukraine est « en voie d’exporter presque 4 millions de tonnes de produits agricoles en août », toutes voies confondues, se rapprochant des plus de 5 millions mensuels d’avant-guerre, a d’ailleurs annoncé mardi un responsable du département d’État américain.
Pour le moment, cette détente profite plus à l’Ukraine qu’à la Russie, qui prépare un retour en force sur les marchés à la faveur d’une exceptionnelle récolte de blé, estimée à 88 millions de tonnes. Les exportations russes de blé pour juillet et août sont en baisse de 27 % sur un an, selon les estimations du cabinet de conseil russe SovEcon.
Le blé russe est encore trop cher et rudement concurrencé, notamment par le blé français, pour plusieurs raisons : des frais de transport élevés, un « rouble fort », une taxe russe à l’exportation en baisse mais encore « très élevée » (environ 80 dollars la tonne).