Quand, si ce n’est maintenant, allons-nous construire une Europe souveraine ? Qui, si ce n’est nous, peut protéger les valeurs de l’Europe ? » C’est par ces deux questions qu’Olaf Scholz a clos, lundi 29 août, un discours majeur sur l’avenir de l’Europe, posant les bases d’un profond renouvellement de la politique européenne de l’Allemagne. Prononcé à l’université Charles de Prague, dans une République tchèque actuellement présidente du Conseil de l’Union Européenne (UE), il peut être lu comme un écho au discours du président Emmanuel Macron dit à la Sorbonne à l’automne 2017. Le président français n’avait jamais reçu de réponse de la part de la chancelière Angela Merkel.
Conscient du procès en arrogance qui a été souvent intenté à l’Allemagne cette dernière décennie, Olaf Scholz a pris soin de préciser qu’il exprimait « des idées, des pistes de réflexion, et non des solutions allemandes toutes faites ».
« Je m’engage pour l’élargissement de l’Union européenne aux pays des Balkans occidentaux, à l’Ukraine, à la Moldavie et, en perspective, à la Géorgie », a déclaré le chancelier allemand, qui estime que cet élargissement à trente ou trente-six Etats doit aller de pair avec une réforme de la prise de décision de l’Union, afin de gagner en efficacité. Il a donc plaidé pour un passage progressif du principe d’unanimité au vote à la majorité dans la politique étrangère, « mais aussi dans d’autres domaines comme la politique fiscale », autrement dit la capacité de lever l’impôt, sujet extrêmement sensible en Allemagne. Parallèlement, il défend une réforme de la représentativité au sein de l’Union, afin de limiter la croissance du Parlement européen et de la Commission.