Même les incendies! Le sultan turc ne recule devant rien pour flatter sa base et attaquer l’opposition, surtout les Kurdes qu’il aimerait rayer de la carte turque.
Critiqué pour ne pas avoir doté son pays de moyens suffisants pour lutter contre les incendies, il renvoie la balle aux maires en se demandant ce qu’ils font, notamment celui de Milas où une centrale thermique est menacée, et qui appartient à l’opposition. Autant de feux, ce n’est pas normal, le réchauffement climatique n’explique pas tout.
Dans toute l’Europe du sud qui brûle, on sait que l’origine est souvent criminelle. La presse aux ordres ne se gêne donc pas pour désigner les coupables: les Kurdes du PKK, Parti des Travailleurs du Kurdistan, et sans doute le parti pro-kurde HCP qui pourrait être bientôt interdit. Erdogan, lui-même, soutient ces hypothèses en liant le terrorisme aux incendies: « nous avons des indices en ce sens », affirme-t-il, et si ça brûle autant, c’est parce que l’opposition, en propageant des fausses nouvelle sape les efforts des pompiers! Allant encore plus loin, un ex amiral très écouté, réfute toute négligence de l’Etat et voit la trace « du terrorisme du PKK et de la Grèce ». Ces jours-ci, attribuer la catastrophe à la chaleur au sol – dans les 50 degrés- et au réchauffement climatique, c’est soutenir le PKK. Dans plusieurs régions, on a frôlé les lynchages.
Pour prouver les accusations, on ressort « les enfants du feu » qui seraient responsables depuis des années de plusieurs incendies, qui seraient liés au PKK qui les encouragerait. Ils auraient revendiqué car ils veulent « mettre le régime sur les rotules par le feu ». Aucune preuve, on ne sait même pas qui ils sont ou seraient, mais un jeune de 16 ans a été interpellé à Manavgata où le feu fait rage et deux gosses de 10 ans ont avoué avoir mis le feu à des livres…
Erdogan a dû envoyer ses policiers sauver les bouquins. Oui, faute de bombardiers d’eau, il a mobilisé les canons à eau de sa police…