Le Liban prend le risque d’être « mis au ban » de la communauté internationale si la vacance de la présidence, qui dure depuis près d’un an, se poursuit, a prévenu mardi 26 septembre Jean-Yves Le Drian, nommé en juin envoyé spécial d’Emmanuel Macron pour le Liban, dans un entretien au quotidien L’Orient-Le Jour.
Le Liban n’a plus de président depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022. Depuis, le Parlement, très divisé, a échoué à 12 reprises à élire un successeur.
Dans son entretien à L’Orient-Le Jour, Jean-Yves Le Drian dit prévoir une série de « concertations/consultations » avec les acteurs politiques libanais.
« À la suite des consultations, j’espère que le président (du Parlement) Nabih Berry convoquera le Parlement à des séances consécutives et ouvertes, comme il s’y est publiquement engagé. Tout cela devrait se faire dans les prochaines semaines », déclare-t-il.
« J’espère que les acteurs sont conscients qu’il faut trouver une sortie, sinon ils vont être mis au ban de la communauté internationale. Plus personne ne voudra les voir et ce ne sera plus la peine d’aller chercher des appuis ici ou là », ajoute-t-il.
L’échec de l’élection d’un nouveau président a aggravé les tensions au Liban, déjà enlisé dans une profonde crise économique et confronté à une paralysie politique sans précédent.
Le pays n’a pas réussi à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour obtenir un financement de trois milliards de dollars de la part du Fonds monétaire international (FMI), qui a mis en cause des « intérêts particuliers » dans l’absence de progrès.
Jean-Yves Le Drian a prévenu mardi que les cinq pays – les Etats-Unis, la France, le Qatar, l’Arabie saoudite et l’Egypte – engagés dans un processus de soutien au Liban envisageaient de reconsidérer leur aide.
« Les cinq se demandent jusqu’à quand ils vont continuer à aider le Liban. »