L’autorité des exportations de produits agricoles, Morocco Foodex, a interdit aux négociants de fruits et légumes d’exporter des tomates, des oignons et des pommes de terre vers les pays d’Afrique de l’Ouest, afin d’assurer la sécurité alimentaire dans le Royaume après que les prix des tomates ont augmenté à un rythme alarmant.
La décision de Morocco Foodex a été communiquée aux négociants par téléphone, a déclaré un haut responsable de l’Association marocaine des fournisseurs de fruits et légumes du marché africain, interrogé par Reuters qui a relayé l’information. Elle a été prise avec effet immédiat le jeudi 9 février par Morocco Foodex qui a justifié cette mesure par la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire dans le pays après la hausse des prix des tomates. En effet, l’annonce intervient dans un contexte marqué notamment par la flambée des prix de la tomate sur le marché intérieur notamment en raison de la baisse de l’offre locale liée aux vagues de froid qui touche la région de Souss-Massa, principal bassin de production du pays (90 % de la récolte). Avec cette situation, le prix du kg de tomate s’échange actuellement entre 10 et 12 DH soit le double de tarif observé en décembre dernier.
Le porte-parole du gouvernement, Mustafa Baitas, a déclaré cette semaine lors de sa conférence de presse hebdomadaire que le gouvernement « prenait toutes les mesures pour assurer un approvisionnement régulier et normal » du marché intérieur. Baitas a refusé de commenter lorsqu’on lui a posé des questions sur l’interdiction d’exportation.
Pour rappel, l’Europe, avec la prédominance de la France, est de loin le premier importateur de la tomate marocaine (près de 80% selon les données de Trade Map pour 2021). Se placent ensuite le Royaume Uni. L’Afrique ne représente que 1,3% des exportations marocaines de tomates, la Mauritanie et le Sénégal étant les principaux importateurs.