Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a présenté jeudi soir son premier plan de « l’après-guerre » dans la bande de Gaza. Il ne prévoit « ni Hamas » ni « administration civile israélienne ». Yoav Gallant a dévoilé les grandes lignes de ce plan à la presse avant de le soumettre au cabinet de guerre de Benyamin Netanyahu, divisé ces dernières semaines sur la marche à suivre dans la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.
Selon le plan, les opérations dans la bande de Gaza « vont se poursuivre » jusqu’au « retour des otages », au « démantèlement des capacités militaires et de gouvernance du Hamas » et « l’élimination des menaces militaires dans la bande de Gaza », a soutenu M. Gallant. Après quoi s’amorcera une autre phase, celle du « jour d’après » la guerre selon laquelle « le Hamas ne contrôlera pas Gaza », d’après ce plan qui n’a pas été, à ce stade, adopté par le gouvernement.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza après la guerre et à « encourager » la population palestinienne à émigrer, suivant ainsi un appel similaire de son collègue d’extrême droite, Bezalel Smotrich. « Il n’y aura pas de présence civile israélienne dans la bande de Gaza après l’atteinte des objectifs de la guerre », a déclaré jeudi Yoav Gallant, en précisant que l’armée israélienne garderait toutefois « sa liberté d’action » à Gaza pour y juguler toute « menace » éventuelle.
« Les habitants de Gaza sont Palestiniens. Par conséquent, des entités palestiniennes seront en charge [de la gestion] à la condition qu’il n’y ait aucune action hostile ou menace contre l’État d’Israël », a affirmé le ministre de la Défense sans préciser qui, des Palestiniens, devraient administrer ce territoire de 2,4 millions d’habitants.
Le plan de Yoav Gallant balaie les déclarations jusqu’au boutistes des ministres de l’extrême droite de ces derniers jours mais il entraîne des réactions de colère de leur part, selon RFI. Itamar Ben Gvir propose de son côté d’annexer une partie de la bande de Gaza. Ce n’est qu’un plan parmi d’autres, rétorque une source politique anonyme haut placée pour tenter de calmer le jeu. Pour le quotidien Maariv, c’est la bataille de l’après-guerre qui vient de débuter.
Le Plan:
Le ministre de la Défense Yoav Gallant a décrit une initiative civile de quatre membres qui comprendrait Israël, les Palestiniens, une force opérationnelle multinationale et l’Égypte.
Israël « fournira des informations pour guider les opérations civiles », procédera à une inspection des marchandises entrant à Gaza afin de s’assurer qu’aucune arme n’est introduite clandestinement dans l’enclave, et continuera à maintenir le contrôle global de la sécurité dans l’enclave, a déclaré Gallant.
Une entité palestinienne en charge des affaires civiles à Gaza et formée de Palestiniens locaux s’appuierait sur les mécanismes administratifs existants pour aider à rétablir les opérations dans la bande, a déclaré Gallant.
Une force multinationale dirigée par les États-Unis, en partenariat avec les alliés européens et arabes d’Israël, assumerait la responsabilité de la reconstruction de Gaza après la guerre, envisage le ministre de la Défense.
Ces alliés ont toutefois clairement indiqué à plusieurs reprises que leur soutien à la reconstruction de Gaza serait conditionné à ce que l’Autorité palestinienne soit l’organe directeur chargé de réunir la bande de Gaza et la Cisjordanie entre elles et que le processus entre dans le cadre d’une initiative plus large visant à un éventuel accord concernant une solution à deux États.