Le mouvement étudiant contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre, continue dans le monde: parti des campus américains et faisant parfois l’objet d’une répression policière, il a gagné Paris, Lausanne, Berlin, Montréal, Mexico ou encore Sydney. Et bien sûr, la Tunisie.
Aux Etats-Unis. Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation pour Gaza a déferlé dans une quarantaine d’universités, d’est en ouest. Au total près de 2000 personnes ont été interpellées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.
En France. Les forces de l’ordre ont évacué vendredi les militants propalestiniens qui occupaient depuis la veille la prestigieuse école parisienne Sciences Po, qui accueille 5000 à 6000 étudiants. La mobilisation étudiante reste circonscrite à Sciences Po Paris, ses campus en régions (Lille, Le Havre, Dijon, Reims ou Poitiers) et aux Instituts d’études politiques (IEP) mais peine à faire tache d’huile dans les universités.
En Allemagne. La police est intervenue vendredi pour évacuer les manifestants propalestiniens rassemblés devant l’université Humboldt de Berlin, au centre de la capitale.
Au Canada. Le mouvement étudiant propalestinien s’est implanté dans plusieurs villes dont Vancouver, Ottawa, Toronto et Montréal. Le premier campement érigé et le plus important, celui de la prestigieuse université McGill à Montréal, a débuté le 27 avril et pris de l’ampleur. La police de Montréal, qui dit préconiser un dénouement «pacifique» de la situation, n’est pour l’instant pas intervenue pour démanteler le camp.
En Australie. A l’université de Sydney, des centaines de manifestants propalestiniens et pro-israéliens se sont retrouvés face à face vendredi. Malgré quelques échanges tendus, les deux rassemblements sont restés pacifiques et la police n’est pas intervenue. Des militants propalestiniens campent depuis dix jours sur une pelouse face au tentaculaire bâtiment gothique de l’université de Sydney.
En Irlande. Des dizaines d’étudiants de la prestigieuse université Trinity College de Dublin ont installé des tentes à plusieurs endroits du campus de l’établissement, bloquant samedi l’entrée de la bibliothèque qui contient «le Livre de Kells», célèbre manuscrit médiéval que les touristes viennent voir nombreux dans la capitale irlandaise. Les manifestants, qui ont décrit leur mobilisation comme un «campement en solidarité avec la Palestine», appellent l’université à couper ses liens avec Israël.
Au Mexique. A Mexico, des dizaines d’étudiants propalestiniens de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), la plus grande du pays, ont dressé un camp jeudi dans la capitale, scandant «Vive la Palestine libre!» et «De la rivière à la mer, la Palestine vaincra!». Ils appellent le gouvernement mexicain à rompre toutes relations avec Israël.
En Suisse. Une centaine d’étudiants propalestiniens occupent depuis jeudi soir le hall d’entrée du bâtiment Géopolis de l’Université de Lausanne, exigeant un boycott académique des institutions israéliennes et un cessez-le-feu immédiat. L’occupation s’est poursuivie pacifiquement vendredi et prévoit de durer jusqu’à lundi.
En Tunisie. Devant leurs universités (l’Institut de presse et des sciences de l’information et 9 avril notamment), l’ambassade de France, et le théâtre municipal, les étudiants tunisiens ont également manifesté en solidarité avec Gaza et contre l’offensive israélienne. Les manifestants rassemblés à l’Avenue Bourguiba ont notamment appelé à la promulgation d’une «loi criminalisant la normalisation avec l’entité sioniste» en brandissant les drapeaux palestinien et tunisien. Ils ont dénoncé le soutien des gouvernements américain et français à Israël.