Sur la défensive, le président émirati de la COP28 a réaffirmé ce lundi respecter la science climatique, qui préconise une baisse abrupte des émissions de gaz à effet de serre, mais le sort précis des énergies fossiles pour atteindre cet objectif était toujours loin d’être tranché.
« Nous sommes ici parce que nous croyons et nous respectons la science », a déclaré Sultan Al Jaber dans une conférence de presse, à laquelle il avait convoqué Jim Skea, le président du Giec, le groupe d’experts climatiques mandatés par l’ONU.
L’ombrageux patron de la COP28, mis en cause depuis des mois par des défenseurs de l’environnement pour être également patron de la compagnie pétrolière émiratie Adnoc, s’est lancé dans ce long exercice d’auto-justification avant même la moindre question de journaliste.
Il a dans la foulée de nouveau repris à son compte l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 43% d’ici à 2030, par rapport à 2019, préconisé par la communauté scientifique pour limiter le réchauffement à +1,5°C.
Ses propos répondaient à une polémique née d’une petite phrase rapportée par le quotidien britannique The Guardian, issue d’un échange en ligne au mois de novembre.
« Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5°C », avait-il alors avancé dans un échange informel.
Ce lundi, Sultan Al Jaber a été obligé de préciser sa position sur cette question, au cœur des discussions à la COP28: « J’ai dit et redit que la réduction et la sortie des énergies fossiles étaient inévitables ».
Il ne tranche ainsi pas entre les deux options qui font justement l’objet de longs et pointilleux débats dans les couloirs et les salles de réunion de la COP28: « sortie » ou « réduction » du pétrole, du gaz et du charbon?
« Rien d’autre qu’une sortie complète et rapide des énergies ne nous permettra d’atteindre » l’objectif de 1,5°C et « c’est l’accord qu’il doit favoriser pour que la COP28 soit un succès », a réagi Romain Ioulalen, de l’ONG Oil Change International.