Mohamed Ali Ben Hamra, vous avez été invité en qualité de producteur indépendant par le syndicat des réalisateurs producteurs pour livrer vos remarques et recommandations concernant la réforme du cinéma et en particulier le nouveau texte de loi. Pouvez- vous nous en dire plus? De quoi s’agit-il précisément?
J’ai été invité par le bureau du syndicat indépendant des réalisateurs producteurs à la réunion qui s’est tenu samedi 12 mars pour discuter du projet de la nouvelle loi censée remplacer le décret n° 717 de 2001 concernant la réglementation de l’octroi de l’aide publique à la production cinématographique. Ce nouveau texte a été préparé par le Centre national du cinéma et de l’image qu’il a envoyé à la présidence du gouvernement d’une façon très précipitée sans aucune consultation avec la majorité des professionnels du cinéma. Mes collègues producteurs et réalisateurs m’ont confirmé qu’ils n’ont pas pu ni exprimer leurs avis ni proposer des modifications vu qu’ils n’ont pas eu accès à ce texte. D’ailleurs, je souhaite souligner que moi-même, j’ai essayé plusieurs fois d’obtenir une copie de ce texte mais le Directeur Général du CNCI a refusé de me l’envoyer alors que je l’avais sollicité à plusieurs reprises par téléphone et par mail. J’ai finalement eu accès à ce texte de loi d’une façon officieuse, quelques jours avant la réunion organisée par le syndicat indépendant des réalisateurs producteurs.

Je me permets de citer quelques remarques et des recommandations que j’ai proposé:
– Dans l’article 5 de ce projet de texte de loi, le pourcentage du plafond de la subvention d’aide à la production a été augmenté de 35% à 50%, mais je crois qu’adopter ce principe de subventionner la production des films long-métrages en pourcentage par rapport au coût estimatif du film est une mesure irréaliste. On ne peut par exemple subventionner un long-métrage tunisien historique dont le devis est de dix millions de dinars, tant que le budget global des subventions à allouer aux différents projets est limité à cinq millions de dinars ce qui nous amène à renoncer à déterminer le plafond de la subvention en termes de pourcentage. La subvention d’aide à la production attribuée à un projet de long-métrage ne doit pas être plafonnée par un pourcentage mais plutôt plafonnée par un montant maximum par exemple : 500 000 dinars ou 600 000 dinars pour l’aide à la production d’un long métrage de fiction. Ce montant doit être mis à jours et fixé chaque année par une décision du Ministre des affaires culturelles à l’occasion de la publication de l’appel à projet sur la base du budget global alloué au titre de l’encouragement de la production cinématographique et en prenant aussi en considération le taux d’inflation.