La récente visite du président Saied, à l’Office national du commerce, a mis en évidence, à la fois, la détermination présidentielle de juguler ce mal terrible qui ronge la société tunisienne, et la complexité et la gravité de ce fléau qu’est la corruption.
Chaque tunisien, ne peut qu’applaudir l’effort présidentiel soutenu, qu’il a entrepris depuis son coup de force du 25 juillet 2021 contre ceux qu’ils appellent les « affameurs » du peuple Tunisien.
Mais bien que à chaque jour ou presque on découvre un corrompu, et forcément un corrupteur, la corruption ne semble pas prendre fin ou disparaître. Le citoyen, frappé dans son portefeuille, ne voit pas de résultats positifs sur son quotidien. Bien au contraire. Malgré les « belles prises », la corruption, toujours plus insidieuse, prend les formes les plus inattendues.
Ainsi, comme exemple, nous pouvons citer le pain, denrée vitale s’il en est, pour tous les tunisiens quel que soit leur appartenance sociale, et symbole de stabilité voire de dignité.
Suite à des pénuries touchant la baguette blanche, le Président avait imposé aux boulangeries libérales, un prix unique de la baguette et un quota de farines complètes, pour mettre fin aux spéculations sur le pain. Si les décisions présidentielles ont abouti dans un premier temps aux résultats escomptés, force est de constaté, que cela a fait vite long feu. Chassez le naturel, il revient au galop, les boulangers, ont doucement mais sûrement, retrouver leurs « petites combines » spéculatives. Résultat, le pauvre consommateur a désormais le choix entre deux peines: soit marcher de longues distances pour trouver une boulangerie semi-étatique et faire la queue pour payer sa baguette au juste prix, soit se résigner à acheter son pain préféré au prix fixé arbitrairement par le boulanger, et qui augmente sans cesse. Mais cette pratique ne s’arrête pas qu’au prix, elle touche également le poids qui diminue, proportionnellement au prix qui augmente.
Conclusion: la lutte contre la corruption doit être un combat de tous les jours et de tous, car comme dit le vieux proverbe tunisien « le voleur triomphe du veilleur » ( « اللي يسرق يغلب من يحاحي « ).