Depuis le 14 février 1989, l’écrivain britannique d’origine indienne Salman Rushdie vit sous la menace. Ce jour-là, l’ayatollah Khomeini, guide de la révolution de l’Iran, lançait une fatwa contre l’auteur du roman Les Versets sataniques, un ouvrage que les musulmans rigoristes jugent blasphématoires en raison du portrait caricatural qui y serait fait du prophète Mahomet et des moqueries supposées concernant le Coran. Ainsi, le guide iranien a appelé tout « bon musulman » a tué Salman Rushdie. Avec la promesse d’une récompense de plus de trois millions de dollars. Trente-trois ans plus tard, ce vendredi 12 août, alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence dans l’État de New York, l’écrivain de 75 ans a été poignardé par un homme monté sur scène.
Contactée par les agences de presse, la police du comté de Chautauqua, où l’écrivain devait prendre la parole, a confirmé qu’une personne avait été « poignardée » sans préciser à ce stade l’identité de la victime. « L’événement le plus terrible vient d’arriver à la Chautauqua Institution – Salman Rushdie a été attaqué sur scène. L’amphithéâtre est évacué », a écrit un témoin sur les réseaux sociaux. L’écrivain, blessé, dit-on de plusieurs sources, au cou, a été transporté à l’hôpital per hélicoptère.Salman Rushdie, né en 1947 à Bombay en Inde, deux mois avant son indépendance de l’Empire britannique, essayait de vivre normalement à New York où il réside depuis 1999, mais la montée en puissance de l’islam radical n’a cessé de le ramener à ce qu’il a toujours été aux yeux de l’Occident: le symbole de la lutte contre l’obscurantisme religieux et pour la liberté d’expression.
L’assaillant de Salman Rushdie, soupçonné d’avoir attaqué avec un poignard l’auteur des Versets sataniques ce vendredi aux États-Unis serait un jeune homme de 24 ans, originaire du New Jersey, et s’appellerait Hadi Matar, indique la police américaine.
Hadi Matar « avait une carte d’accès au lieu » de la conférence qui aurait dû être donnée par Salman Rushdie « comme n’importe quel autre participant », ont précisé les autorités. Après avoir agressé le célèbre auteur, l’assaillant a été maîtrisé par des membres du public, avant que la police ne le mette en garde à vue.
« Il est encore trop tôt pour indiquer les motivations de cet acte (…) mais la cause de cet attentat sera déterminée », promet Eugene Staniszweski, qui indique que l’enquête a été confiée au FBI.
Si l’enquête ne fait que débuter, les autorités américaines soulignent que la sécurité de l’événement auquel l’auteur devait assister « était assez légère ». Auprès de CNN, des témoins ont indiqué qu’il n’y avait aucune fouille au corps pour le public, ni de détecteurs de métaux.