Les inégalités sociales et territoriales empêchent « un trop grand nombre d’enfants d’avoir accès à l’école, aux services de santé ou de protection », déplore l’Unicef France dans un communiqué dimanche, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant.
« Les enfants les plus vulnérables, qu’ils soient en situation de grande pauvreté, de handicap, victimes de violences (…) peinent à voir leurs droits les plus élémentaires garantis », ajoute l’organisme, qui prépare un rapport destiné aux experts du Comité des droits de l’enfant de l’ONU. 5 700 vivent en bidonvilles . En Guyane, seuls 92,6 % des 6-13 ans sont scolarisés. Il y aurait 42 156 enfants sans domicile fixe en France. Parmi eux, 1658 seraient à la rue, 29 000 dans des hôtels, les autres en foyer d’hébergement.
En outre, la France a recours à des pratiques contraires aux principes de la Convention internationale des droits de l’enfant, comme l’enfermement administratif des enfants lorsque les familles en situation irrégulière vont être expulsées, dénonce l’Unicef.
Depuis 2012, au moins 33.786 enfants ont été placés en rétention, dont l’immense majorité à Mayotte et 1.460 en métropole.
« La situation est inquiétante, même si des progrès ont été réalisés. Les mineurs ne sont pas suffisamment protégés en France, ils ne peuvent pas suffisamment vivre leur vie d’enfant », a commenté auprès de l’AFP Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France. Elle juge dans une interview au Journal du dimanche que l’enfermement d’enfants en centres de rétention pour étrangers doit être « interdit ».
L’Unicef reconnait des améliorations depuis 2016, date de la dernière évaluation de la France par le Comité des droits de l’enfant. Elle souligne par exemple le développement de politiques publiques ciblées sur les enfants.