Ce sont des victimes « invisibles » du réchauffement climatique. Entre 2016 et 2021, les catastrophes alimentées par le changement climatique ont provoqué le déplacement de 43,1 millions d’enfants, contraints de se déplacer à cause d’inondations, de tempêtes, de sécheresses ou d’incendies. Et ce n’est que « la partie émergée de l’iceberg », alerte l’Unicef, déplorant un manque d’attention, dans un rapport publié jeudi 5 octobre.
L’agence onusienne raconte le traumatisme de Juana, qui avait 9 ans en 2020 quand la ville où elle vivait au Guatemala a été submergée par les eaux après les ouragans Eta et Iota. Ou l’histoire des jeunes sœurs Mia et Maia qui ont vu leur mobile home détruit par les flammes en Californie. « Nous avons emporté nos affaires sur l’autoroute où nous avons vécu pendant des semaines », décrit pour sa part Abdul Azim, enfant soudanais dont le village inondé en août 2022 n’était plus accessible que par bateau.
« C’est l’équivalent d’environ 20 000 déplacements d’enfants par jour », indique Laura Healy, l’un des auteurs, soulignant que ces mineurs sont alors exposés à de multiples risques, de la possible séparation de leur famille aux réseaux de trafic d’enfants.
Ces données comptent formellement le nombre de déplacements d’enfants et non le nombre d’enfants déplacés, le même enfant pouvant notamment être déplacé plusieurs fois. Elles ne permettent pas de faire la différence entre des évacuations préalables et les déplacements à la suite d’un événement météo. Et elles sous-estiment « radicalement » les déplacements liés aux sécheresses, survenant plus lentement et donc plus difficiles à surveiller, et n’incluent pas les migrations.