Vu de loin, les Etats-Unis vont bien, même si on les accuse de bien des maux surtout aujourd’hui à cause de ce qui se passe du côté d’Israël et de Gaza. Vu de près, à l’intérieur, c’est plutôt la crise avec une polarisation dangereuse qui menace la démocratie en cette année électorale.
La bataille est lancée, qui oppose Joe Biden à Donald Trump. Et, elle est féroce. On y parle de rhétorique nazie, de troisième guerre mondiale. Pour les deux vieux rivaux, il s’agit ni plus ni moins de sauver l’Amérique qui ne survivrait pas à l’élection ou la réélection de l’autre.
« Nous allons ramener la nation de l’enfer » proclame l’ancien président qui dénonce « la faiblesse, l’incompétence, la corruption, l’échec de Joe la crapule » qui a mis en scène « une campagne de peur pathétique » et risque de mener à une troisième guerre mondiale. Sûr de « gagner pour la troisième fois », il martèle que ce « pire » ne serait arrivé si l’élection ne lui avait pas été volée. Et sur scène, il se moque en imitant un président bégayant qui ne sait pas bien où il est…
Joe Biden, à qui l’on reproche une certaine mollesse, a décidé de frapper fort contre celui qui « sacrifie la démocratie afin d’obtenir le pouvoir (…) Il parle du sang des Américains qui est empoisonné, utilisant exactement le même langage que celui utilisé dans l’Allemagne nazie ». Il est formel : Donald Trump et ses MAGA-surnom donné à ses supporters et tiré du slogan Make America Great Again- non seulement cautionnent la violence, mais ils en rient ».
Certes, le candidat milliardaire, suivi les yeux fermés par ses fans, peut dire n’importe quoi et ses déboires judiciaires le servent, renforcent son image de victime. Joe Biden, lui, a du mal à convaincre dans son propre camp alors que son bilan est plutôt bon et que la situation économique s’améliore. Sa seule chance serait que la justice rattrape le Républicain et coule sa candidature. Pas certain car Nikki Haley et Ron DeSantis, battraient Biden plus nettement que Trump qui ne le distance que légèrement dans les derniers sondages.
N’oublions pas que le président a déclaré il y a un mois qu’il ne serait « pas sûr » de se représenter en 2024 si Trump n’était pas candidat. Et que les deux hommes suscitent un rejet massif de la part de la majorité des électeurs. La saison des primaires débute lundi, les jeux ne sont pas faits…