A Genève ce jeudi, les responsables humanitaires du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), de la Fédération des Croix-Rouge et Croissant-Rouge, de MSF et d’agences de l’ONU se sont relayés devant un parterre de diplomates pour prévenir qu’il sera bientôt impossible d’assurer même le maigre filet d’aide qui parvient encore dans le territoire palestinien.
Ces grandes agences humanitaires ont dit être à court de mots pour décrire les souffrances dans la bande de Gaza, et appelé les Etats, en particulier Israël, à ne pas se «décharger» de leurs responsabilités sur elles.
Mirjana Spoljaric, la présidente du CICR: «Nous touchons aux limites du langage et de ce qu’on peut décrire en matière de situation humanitaire.». Elle a rappelé aux diplomates la responsabilité de chacun de leur pays pour faire respecter les lois de la guerre, établies par les Conventions de Genève. «Il n’est pas dans votre intérêt de vous décharger de cette responsabilité (…) sur les acteurs humanitaires… Si la manière dont les opérations sont conduites aujourd’hui réduit nos moyens d’opérer au minimum (…) nous ne pourrons pas résoudre le problème», a-t-elle ajouté.
Christopher Lockyear, secrétaire général de Médecins sans frontières: «Cela n’a aucun sens de reprocher aux acteurs humanitaires de ne pas en faire assez. Vous devez nous permettre d’en faire plus», a-t-elle lancé. «Quand on parle d’aide humanitaire, on parle d’une illusion d’aide.»
Martin Griffiths, responsable de l’aide humanitaire des Nations unies: il avertit les diplomates de ne pas «s’imaginer que la communauté humanitaire puisse agir comme une brigade de secours pour les personnes massées dans cette zone. Les conditions ne le permettent pas», a-t-il affirmé.