L’inquiétude est à son comble dimanche concernant plusieurs hôpitaux de Gaza soumis à des coupures d’électricité et à des «attaques» au moment où les combats entre forces israéliennes et palestiniennes font rage, Médecins sans frontières (MSF) redoutant que ces établissements ne se transforment en «morgues» en l’absence de cessez-le-feu. Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est alarmé tôt dimanche d’avoir «perdu le contact» avec ses interlocuteurs au sein de l’hôpital al-Chifa de Gaza-ville, le plus grand du territoire, objet d’«attaques répétées».
L’armée israélienne a assuré qu’elle aiderait à l’évacuation dimanche de bébés de l’établissement, autour duquel d’intenses combats se déroulent au 37e jour de la guerre déclenchée le 7 octobre par le Hamas. Dans un communiqué diffusé dans la nuit, le directeur de l’établissement, Mohammed Abou Salmiya a indiqué que celui-ci était «totalement encerclé» par les forces israéliennes et que des bombardements «se poursuivent dans ses environs». «L’équipe médicale ne peut travailler et les corps, par dizaines, ne peuvent être gérés ou enterrés», a-t-il ajouté. «Si nous n’agissons pas maintenant, si nous n’arrêtons pas immédiatement ce bain de sang avec un cessez-le-feu ou au minimum une évacuation médicale des patients, ces hôpitaux deviendront bel et bien une morgue», a jugé MSF tôt dimanche.
Selon le ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, à l’agence Associated Press, environ 1 500 patients se trouvent toujours à l’hôpital Al-Shifa, aux côtés de 1 500 personnels médicaux et entre 15 000 et 20 000 civils se mettant à l’abri.
La « situation insupportable, tant elle est désespérée » à l’hôpital Al-Shifa, ne peut pas continuer, a alerté samedi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge, Robert Mardini. .
Une agence de l’ONU déplore « un nombre important de morts et de blessés » dans le bombardement de son siège à Gaza
Le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a annoncé « un nombre important de morts et de blessés » dans le « bombardement » survenu tard, samedi, de son siège, situé dans la ville de Gaza. Ce dernier avait été évacué par ses employés et était désormais occupé par des centaines de déplacés palestiniens.
« La tragédie en cours des morts et des blessés civils pris au piège de ce conflit (…) doit cesser », a déclaré le PNUD dans un communiqué (en anglais). « Les civils, les infrastructures civiles et l’inviolabilité des locaux de l’ONU doivent être respectés et protégés en tout temps. »
Des images de l’AFP-TV montrent aussi dimanche un cratère au milieu de la cour d’une école gérée par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Beit Lahya, dans le nord de la bande de Gaza. Cette école a été visée alors que des milliers de déplacés s’y sont installés après cinq semaines de bombardements menés par Israël en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre sur son sol.
Le ministère de la santé à Gaza affirme qu’un bâtiment d’Al-Shifa a été « entièrement détruit » par une frappe aérienne
Le vice-ministre de la santé du gouvernement du Hamas à Gaza, Youssef Abou Rich, a affirmé dimanche à l’Agence France-Presse (AFP) qu’une frappe aérienne avait « entièrement détruit » le bâtiment du service des maladies cardiaques de l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza.
« Le bâtiment de deux étages du service des maladies cardiaques a été entièrement détruit dans une frappe aérienne », a déclaré M. Abou Rich, imputant la frappe à l’armée israélienne. L’AFP n’était pas en mesure de confirmer sur place cette frappe mais au moins un témoin présent dans l’hôpital a confirmé des raids et des dégâts.