Un homme politique qui a occupé la scène publique pendant si longtemps ne peut pas manquer de susciter des réactions favorables et moins favorables.Ses pairs n’ont pas cessé depuis des années de proposer leur lecture de notre histoire et chacun y va de sa version qui ne voit inévitablement qu’un aspect de la réalité.
Aussi a-t-il peut-être jugé qu’il convenait de proposer à son tour sa propre approche, loin de tout esprit de chicane ou de basse polémique, pour rectifier le tir, s’il en était besoin.
Pour ce faire, il a accordé des interviews, au nombre de dix, à deux grands journalistes, Taoufik Habaîeb, directeur de Leaders et Abdellatif Fourati, du journal Assabah, sous forme de vidéos, d’une durée chacune d’à peu près une heure. Il s’agissait de donner un aperçu de sa vie, en s’attardant sur sa trajectoire politique, depuis sa jeunesse de militant jusqu’à ses responsabilités de premier ministre. Ces vidéos, il convenait d’en faire un livre accessible au public. Si Hamed m’a fait l’honneur de s’adresser à moi pour pareille tâche. Il s’agissait de traduire ces interviews de l’arabe, un dialectal épuré proche de la langue des journaux, au français. La tâche n’était pas aisée, car à certains moments la vidéo n’était pas suffisamment audible, et les allusions à quelques faits n’étaient pas toujours claires.
Heureusement, Si Hamed était constamment disponible pendant les quatre ou cinq mois que ce travail a duré, pour des séances de concertation. Je lui proposais ce que j’avais traduit et il me disait ce qu’il en pensait.Du reste, au fil de nos multiples rencontres, il a eu le loisir de rapporter bien des épisodes de sa vie ou anecdotes qu’il a vécues dont il n’était pas fait état dans les vidéos et que j’ai intégrés dans le livre.
J’espère avoir été fidèle à restituer les valeurs et le message de Si Hamed, en tenant le plus grand compte d’une de ses vertus cardinales, la discrétion qui bannit tout ce qui est clinquant et enluminure, pour s’en tenir aux actes, loin de ce qui galéjades et logomachie.