Plusieurs milliers de Sud-Africains ont protesté ce mercredi contre la « crise de l’électricité » dans la première puissance industrielle du continent incapable de produire assez de courant et régulièrement paralysée par des coupures qui se sont aggravées.
A Johannesburg, près de 3.000 manifestants vêtus de bleu, couleur du premier parti d’opposition (DA, Alliance démocratique) ont marché jusqu’au siège du parti au pouvoir (ANC, Congrès national africain), brandissant des pancartes « Trop c’est trop », « Le délestage est un crime », « Le pouvoir au peuple ».
Au Cap, quelque 1.500 protestataires ont également défilé devant le siège local du parti historique avec des drapeaux nationaux.
L’entreprise publique Eskom produit 90% de l’électricité en Afrique du Sud. Gravement endettée, celle-ci se débat avec des centrales vieillissantes et mal entretenues, régulièrement en panne.
Pour pallier le manque, la population de 60 millions et les entreprises sont soumises à des délestages programmés. Ces coupures ont atteint des records depuis l’année dernière, allant jusqu’à plus de 11 heures par jour.
Le pays est actuellement aux stades 3 et 4 des délestages sur une échelle de 8, ce dernier stade prévoyant plus de 13 heures de coupure par jour.
« On doit charger nos téléphones à certains moments de la journée. On ne peut cuisiner qu’à certaines heures. On ne devrait pas vivre comme ça en Afrique du sud », lance à l’AFP Marino Hughes, un étudiant de 22 ans.
Dans le centre de Johannesburg, quelques centaines de partisans du parti au pouvoir s’étaient postés devant le siège de l’ANC. Certains munis de « sjamboks », fouets traditionnels en peaux de bêtes, tenaient des pancartes: « Ce sont les bureaux de l’ANC, pas d’Eskom ».
Les manifestations placées sous forte présence policière se sont déroulées dans le calme.