En seulement une année, depuis la première vague de la Covid-19, le visage de la société tunisienne a radicalement changé.
Souvenez-vous comment le pays entier s’était dressé dans un même élan de solidarité, comment sa jeunesse, redoublant d’ingéniosité, se faisait la course dans les inventions, comment l’esprit d’entraide avait rapproché générations et régions…
De tout cela, plus rien. La Tunisie que l’on voit aujourd’hui n’a rien à voir. C’est une Tunisie triste repliée sur elle-même, stressée, angoissée, inquiète, agressive que l’on voit dans les rues ou sur les routes. Il est vrai que la mort rôde et le dépassement du seuil symbolique des 10 000 décès y est pour cette grande fatigue.
Grande fatigue, vous avez dit? C’est tout à fait l’expression, et elle est de l’Organisation mondiale de la santé(OMS).C’est une fatigue nouvelle due …à la fatigue de la lutte contre ce virus, de l’attente de le voir disparaître, de le voir muter sans cesse, de le voir tuer. Une fatigue causée par toutes ces mesures restrictives. Par le port de ce masque qui empêche de voir le visage de son prochain. Par cette distanciation physique qui prive de serrer la main d’un ami. Par l’impossibilité d’aller voir un bon film.
C’est la fatigue de celui qui n’en peut plus de patienter.
Quelles seraient les incidences d’une telle « fatigue pandémique »?
L’OMS craint une démotivation notamment chez les jeunes qui amènerait à un rejet des politiques de prévention. Une sorte de défiance à l’égard des autorités dictée par la lassitude, tant chez la collectivité que chez les individus.
Il faut donc remotiver la population pour prévenir la Covid-19, prévient l’OMS. Plus facile à dire qu’à faire chez nous, en tous cas, où les pouvoirs publics qui brillent par leur flagrant manque d’organisation et l’absence d’une stratégie de communication seront incapables de retrouver la crédibilité nécessaire à mobiliser les gens, à leur faire croire que le bout du tunnel est proche.
Deux raisons sont derrière cette incapacité. La première est que ceux qui tiennent les rênes du pouvoir n’ont présenté aucun projet rassembleur. La seconde est que, ne se limitant pas à ne pas présenter de projet réunissant les Tunisiens, leurs gouvernants s’appliquent méthodiquement à les diviser en les dressant les uns contre les autres. Il suffit de regarder le comportement de ceux qui sont à la tête de l’Etat. Jamais d’ailleurs les Tunisiens n’ont été aussi dispersés comme ils le sont aujourd’hui. Grâce à ceux qui sont censés les réunir.
Alors remotiver les tunisiens .Voire!