Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sánchez a averti samedi Israël que les ordonnances émises par la Cour internationale de Justice (CIJ) sont «contraignantes» et a exigé leur respect. «Les ordonnances de la CIJ, y compris celle portant sur l’arrêt de l’offensive israélienne à Rafah, sont contraignantes. Nous exigeons leur application», a écrit le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares sur le réseau social X. «Cela concerne également le cessez-le-feu, la libération des otages et l’accès à l’aide humanitaire. La souffrance des habitants de Gaza et la violence doivent cesser», a-t-il ajouté. La plus haute juridiction de l’ONU a ordonné vendredi à Israël de stopper «immédiatement» son offensive militaire à Rafah, une décision susceptible d’ajouter à la pression internationale en faveur d’une trêve après plus de sept mois de guerre.
Les ordonnances de la CIJ, qui tranche les différends entre États, sont juridiquement contraignantes mais elle n’a aucun moyen de les faire respecter. L’Espagne est l’un des pays européens les plus critiques à l’égard d’Israël depuis le début du conflit actuel à Gaza Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a rappelé cette semaine son ambassadeur à Madrid pour des consultations, après l’annonce mercredi de l’Espagne, l’Irlande et la Norvège de reconnaître l’Etat de Palestine.
Israël a en outre annoncé vendredi avoir «décidé de couper le lien» entre le consulat d’Espagne à Jérusalem et les Palestiniens, en raison aussi d’un «appel antisémite» de la numéro trois du gouvernement espagnol, Yolanda Díaz, cheffe de file du parti d’extrême gauche Sumar et ministre du Travail. «Nous saluons aujourd’hui le fait que l’Espagne reconnaisse l’Etat de Palestine», mais «nous ne pouvons pas nous arrêter là. La Palestine sera libre du fleuve à la mer», avait lancé Mme Díaz sur X, en dénonçant un «génocide du peuple palestinien».