Le directeur de l’hebdomadaire français Valeurs actuelles et l’un de ses journalistes ont été condamnés ce jeudi en appel à Paris à une amende de 1.000 euros avec sursis pour injure publique à caractère raciste envers une députée.
Le directeur, Erik Monjalous et le journaliste, Laurent Jullien, sont également condamnés par la cour d’appel à verser 5.000 euros de dommages et intérêts à la députée Danièle Obono (La France Insoumise, gauche radicale) ainsi qu’un euro symbolique pour les associations s’étant constituées parties civiles auprès de la députée.
« En condamnant la rédaction de Valeurs Actuelles pour son infâme article « Obono l’Africaine » qui avait choqué la France entière l’année dernière, la cour d’appel de Paris met un coup d’arrêt à la diffusion des discours racistes et xénophobes tenus par la droite extrême et l’extrême droite », a réagi Danièle Obono dans un communiqué reçu par l’AFP.
« Cette nouvelle décision (…) est une validation et un encouragement à continuer le combat contre le racisme sous toutes ses formes et expressions », a-t-elle ajouté.
Ces peines sont inférieures à celles prononcées en première instance: en octobre 2021, Erik Monjalous et Laurent Jullien avaient été condamnés à une amende de 1.500 euros chacun et à verser 5.000 euros de dommages et intérêts à Mme Obono, de même que le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune. Jeudi, Geoffroy Lejeune a été relaxé de toutes les poursuites à son encontre.
En août 2020, le magazine avait publié un récit uchronique de sept pages intitulé « Obono l’Africaine », où il racontait comment l’élue de Paris née au Gabon, dépeinte en esclave, expérimentait « la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage » au XVIIIe siècle.