Le président de la République, Kaïs Saïed, sur proposition du ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, a décidé de mettre fin aux fonctions de Kamel Ben Amara, maire de Bizerte et ancien membre du bloc d’Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante.
Une décision prise en vertu du décret n° 2022-916 du 28 novembre 2022, publié au Jort N°131 du 1 décembre 2022.
Les raisons évoquées sont : « des fautes lourdes commises par l’élu, comprenant la violation de la loi et la compromission grave de l’intérêt général ».
Kamel Ben Amara a réagit ce vendredi 02 décembre à la décision prise par décret présidentiel de son limogeage de son poste de maire de Bizerte.
Dans une interview accordée à la chaîne de radio Mosaïque FM, Ben Amara, actuellement au Qatar pour rendre visite à sa famille, et assister aux matchs de la Coupe du Monde, a indiqué avoir appris cette décision par le biais d’un membre de son entourage qui lui a envoyé une copie de la décision inscrite au JORT.
Par ailleurs, sur les raisons de cette décision, Kamel Ben Amara a affirmé que sa révocation fait, entre autres, suite à son refus de décorer et nettoyer le circuit par lequel est passé le président Kaïs Saïed lors de la dernière Fête de l’Evacuation, le 15 octobre, ce qui a eu pour conséquences des tensions avec le gouverneur de Bizerte.
« C’est une preuve que la présidence veut avoir la main sur le pouvoir local, comme elle en a décidé sur le pouvoir exécutif et législatif », a déclaré Kamel Ben Amara.
Enfin, Ben Amara, a indiqué que le différent lié à la Fête de l’Evacuation n’est pas la raison principale de cette révocation. Dans ce sens il a évoqué la plainte déposée par la municipalité de Bizerte, contre l’Etat français, afin de réparer les dégâts causées suite aux crimes causés lors de la Bataille de Bizerte en 1961.
Notons que président de la Fédération nationale des communes tunisiennes, Adnan Bouassida, a réagit à la décision de limogeage du maire de Bizerte, Kamel Ben Amara.
Sur les ondes de la radio Shems FM, Adnan Bouassida a ainsi indiqué que « le tribunal administratif rejettera cette décision car elle est contraire à ce qui est stipulé dans le code des collectivités locales ».
Dans ce sens il a souligné que « selon ce code, la décision de limoger un maire doit être prise par un arrêté gouvernemental et non présidentiel », ajoutant que « la question des municipalité ne relève pas du ministère de l’Intérieur ».