Il y a quelques jours, Benjamin Netanyahou battait des records d’impopularité et la majorité des israéliens réclamaient des élections anticipées qui le chasseraient du pouvoir et l’amèneraient devant les tribunaux.
300 drones et missiles lancés par les mollahs et leurs Gardiens de la révolution ont changé la donne et fait remonter la cote de ce « Bibi » décrié qui, se sont souvenus ses concitoyens, n’a cessé depuis 1996, date de sa première accession au poste de Premier ministre, d’avertir contre le danger iranien. Le pays des ayatollahs veut rayer Israël de la carte et ne s’en cache pas. Benjamin Netanyahou, lui, n’a eu de cesse d’affirmer que Téhéran qui allie « l’islamisme radical à l’arme nucléaire » menace “la paix du monde”. Il s’est opposé à Obama et à l’accord nucléaire de juillet 2015 et avait, avant cette date, répété à l’ONU que « le pays le plus dangereux du monde ne peut pas être autorisé à se doter de l’arme la plus dangereuse du monde »
Benjamin Netanyahou a mené une guerre de l’ombre contre son grand ennemi -attaques cyber, homicides de scientifiques- et serait à l’origine de plusieurs explosions d’usines de centrifugeuses et d’installations d’enrichissement d’uranium dont celle de Natanz en 2010.
Le raid iranien permet au Premier ministre de dire qu’il avait raison, qu’il est vraiment le « monsieur sécurité » de l’Etat hébreu, que sa seule ambition est de protéger son pays. Sans le vouloir, à l’encontre de ses objectifs, Téhéran est venu à la rescousse d’un « Bibi » en grande difficulté. Et en n’engageant pas ses drones et missiles les plus performants, les mollahs ont montré que leur retenue cachait la crainte de la riposte violente d’un ennemi plus fort qu’eux. Une sorte d’aveu de faiblesse…
En faisant remonter la côte de Netanyahou, l’Iran lui laisse le champ plus libre pour poursuivre sa guerre de vengeance à gaza et de frapper les proxy, notamment le Hezbollah. Les Occidentaux qui se sont précipités pour défendre l’allié israélien pourront jouer les modérateurs mais pas empêcher la riposte annoncée. Pas évident de casser l’engrenage…
Cela dit, Benjamin Netanyahou n’a toujours aucun plan acceptable pour l’après-guerre et reste le dirigeant « nuisible » décrit par Joe Biden qui fait « plus de mal que de bien » à son pays.