L’Iran a démenti, lundi 20 février, des informations publiées la veille faisant état de la détection d’uranium enrichi à 84 %, soit juste en deçà des 90 % nécessaires pour produire une bombe atomique, qui ont suscité des inquiétudes internationales. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait déclaré, dimanche soir, être en discussions avec l’Iran après la publication d’une dépêche de l’agence de presse Bloomberg indiquant, sur la base de deux sources diplomatiques, que des inspecteurs de l’AIEA avaient décelé des niveaux d’enrichissement à 84 %.
Un diplomate a confirmé à l’AFP que « ce pourcentage » était « correct » et que l’AIEA donnait maintenant à l’Iran « l’occasion de s’expliquer parce qu’il est apparemment possible qu’il puisse y avoir des pics de niveaux d’enrichissement plus élevés ». Selon Bloomberg, les inspecteurs « doivent déterminer si l’Iran a produit cette matière de manière intentionnelle » ou non. La concentration pourrait résulter « d’une accumulation involontaire » du fait de difficultés techniques au niveau des cascades de centrifugeuses, les machines utilisées pour enrichir l’uranium.
Dans un tweet publié dimanche soir, l’AIEA a indiqué qu’elle tiendrait « informé le Conseil des gouverneurs » de l’agence onusienne « le moment venu ».
Ces informations relèvent d’une « distorsion des faits (…) Jusqu’à présent, nous n’avons pas fait de tentative pour enrichir au-delà de 60 % », a réagi ce lundi le porte-parole de l’Organisation de l’énergie nucléaire iranienne, Behrouz Kamalvandi, cité par l’agence officielle IRNA. Il a précisé que « la présence de particules au-delà de 60 % ne signifiait pas qu’il y ait un enrichissement (d’uranium) à plus de 60 % ».
Par ailleurs, l’Etat d’Israël, qui y verrait une menace pour son existence, a toujours indiqué qu’il ne laisserait jamais l’Iran obtenir la bombe et qu’il utiliserait la force si nécessaire pour l’en empêcher.
Les deux pays sont engagés depuis plusieurs années dans une guerre de l’ombre. Téhéran a accusé Israël d’être derrière des sabotages ayant visé ses activités d’enrichissement d’uranium ou l’élimination de plusieurs chercheurs liés à son programme nucléaire. Tout récemment, la République islamique a accusé Israël d’être responsable de l’attaque d’une usine dépendant du ministère de la Défense à Ispahan (centre de l’Iran), le 28 janvier.