La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a dénoncé, mercredi 11 mai 2022, l’exclusion des femmes de la nouvelle composition de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) considérant que cela traduit son exclusion personnelle et celle de son parti des prochaines élections.
S’exprimant en marge du sit-in de protestation tenu par le parti devant les locaux de l’antenne tunisienne de l’Union des oulémas musulmans, elle a fait savoir que les membres femmes du bureau politique du parti allaient rejoindre le mouvement de protestation et observer une grève de la faim en signe de rejet de l’exclusion des femmes de l’Isie.
Abir Moussi a qualifié la décision du président de la République de « crime d’Etat » rappelant que les femmes représentent la moitié des électeurs.
Rappelons que depuis sa création en 2011, les femmes ont toujours été présentes dans la composition de l’Isie. En 2011, le Parlement tunisien a élu deux femmes parmi les membres de l’Instance. En 2014, elles étaient au nombre de quatre. Puis, en 2019, une seule a été élue par l’Assemblée des représentants du peuple.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a, lui, décidé de se limiter à quelques hommes pour composer la nouvelle Isie en prévision du référendum du 25 juillet et des législatives anticipées qu’il compte organiser en décembre 2022 en application de sa feuille de route présumée sortir le pays de la « situation exceptionnelle » proclamée le 25 juillet 2021.
Abir Moussi a ajouté, dans ce même contexte, que son parti comptait déposer une plainte pour suspendre la décision du chef de l’Etat en plus d’un recours en annulation notant qu’une plainte a déjà été déposée auprès de la Commission de Venise.
Revenant sur le rejet de la demande de son parti de manifester le 15 mai alors que celle du mouvement Ennahdha et de Citoyens contre le coup d’Etat a été accepté, la politicienne a dénoncé une atteinte aux droits de son parti. « Kaïs Saïed veut transformer cet endroit en une fosse commune ! Il veut tuer son peuple », a-t-elle lancé soulignant que son parti imputerait la dégradation de l’état de santé de ses membres – en grève de la faim – au président de la République.