La Tunisie se prépare à une saison exceptionnelle pour l’huile d’olive, avec des indicateurs rassurants.
Le président-directeur général de l’Office National de l’Huile (ONH), Hamad Dali, a annoncé que “la capacité de stockage nationale atteint 500.000 tonnes, dépassant largement la récolte prévue de 340.000 tonnes”. Cette capacité comprend 80.000 tonnes achetées directement auprès des agriculteurs et des propriétaires de moulins, ainsi qu’environ 415.000 tonnes issues du secteur privé.
Lors d’un atelier à Sfax consacré à la valorisation de la variété d’huile d’olive tunisienne Chemlali, Hamad Dali a souligné que “ces chiffres montrent qu’il n’y a aucune crainte à avoir concernant la récolte de cette année”.
Les agriculteurs ont commencé cette semaine à vendre leur huile à l’ONH, avec une forte affluence enregistrée dans les régions de Sousse, Sfax et Zarzis. Concernant le programme de consommation intérieure, Hamad Dali a affirmé à l’agence TAP que l’ONH, en tant qu’établissement public, s’engage à “mettre en place des initiatives qui bénéficient directement à la population”.
Pour le mois de Ramadan, il a annoncé que l’ONH proposera de l’huile d’olive aux consommateurs tunisiens, “à des prix conformes au marché et adaptés à la qualité du produit”.
Au niveau international, la Tunisie bénéficie d’une augmentation de 50 % de sa production par rapport à l’année précédente. La production mondiale a également progressé d’environ 30 %, passant de 2,4 à 3,3 millions de tonnes, entraînant une baisse des prix sur les marchés mondiaux. “En Tunisie, comme ailleurs, les prix sont étroitement liés aux fluctuations du marché mondial, notamment celui de l’Espagne, qui domine 45 % de la production mondiale”, a expliqué Hamad Dali.
La variété Chemlali, qui représente entre 60 et 70 % de la production nationale, est au centre des priorités. “Nous devons valoriser cette huile aux propriétés gustatives et chimiques uniques, afin d’exporter des produits de qualité supérieure à des prix compétitifs, générant ainsi des revenus en devises pour soutenir l’économie nationale”, a-t-il affirmé.
De son côté, Olfa Loumi, chercheuse à l’Institut de l’Olivier, a présenté les résultats d’une étude scientifique sur la variété Chemlali. “Cette variété symbolise la résilience des oliviers tunisiens face aux changements climatiques, notamment la sécheresse, la salinité et les maladies. Elle est aussi la plus adaptée au climat tunisien, du nord au sud”, a-t-elle déclaré.
Elle a également précisé que “la variété Chemlali, bien que présente dans toute la Tunisie, diffère selon les régions en termes de caractéristiques agricoles et qualitatives. C’est un trésor national qui nécessite une reconnaissance internationale”.
Le président-directeur général de l’ONH a conclu en appelant à une collaboration renforcée entre les différents acteurs de la filière : agriculteurs, propriétaires de moulins et exportateurs. “L’ONH, conformément aux directives présidentielles, continue d’acheter directement aux agriculteurs à travers tout le pays et pour toutes les variétés. Notre objectif est de garantir un équilibre entre l’offre, la demande et la qualité”, a-t-il assuré.