L’ONU s’est dit «profondément préoccupée» mardi 23 août par une montée des tensions entre rivaux politiques libyens, qui fait craindre une nouvelle guerre civile dans ce pays, appelant à la «désescalade immédiate». La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) suit, selon un communiqué, «avec une profonde inquiétude les mobilisations militaires et la menace de recourir à la force» dans le but de résoudre une crise de légitimité entre factions rivales.
La crise s’est aggravée en février dernier lorsque le Parlement siégeant dans l’Est a désigné Fathi Bachagha, ancien ministre de l’Intérieur, comme nouveau premier ministre, alors que le chef de l’exécutif installé à Tripoli (ouest), Abdelhamid Dbeibah, refuse de lui céder le pouvoir.
«Le recours à la force par une partie est inacceptable et ne pourra pas aboutir à (…) la reconnaissance de la communauté internationale», a averti la mission onusienne, appelant les différents rivaux à la «désescalade immédiate». L’impasse politique et la crise qui secouent la Libye «ne peuvent être résolues par la confrontation armée», a-t-elle martelé. La mise en garde de l’ONU fait suite à des appels lancés récemment par le gouvernement Bachagha aux «hommes honnêtes de Libye» à ne pas devenir «les soldats des injustes», en allusion au camp Dbeibah dont le gouvernement «est désormais obsolète et illégitime».