Le conseil national de l’ordre des avocats considère, ce lundi 20 Juin, la poursuite de la grève des magistrats pour la troisième semaine consécutive. « Outre son illégalité, étant contraire aux lois en vigueur interdisant la grève, Celle-ci est en porte-à-faux avec les dispositions de l’exercice du droit syndical requérant la poursuite de la marche du service judiciaire, et attente aux droits des justiciables en matière d’accès à la justice », déplore-t-il.
L’ordre des avocats rappelle, dans un communiqué, « la grève observée par les magistrats l’année judiciaire écoulée pendant deux mois consécutifs, rien que pour obtenir des avantages financiers, ce qui rend le service de la justice, et les droits des justiciables, tributaires de leurs intérêts sectoriels, et porte atteinte à l’intérêt général ».
Le conseil appelle le ministère de la Justice et le conseil supérieur provisoire de la Magistrature, « à parvenir à des solutions urgentes et susceptibles de garantir la poursuite du service judiciaire et de garantir le droit des citoyens à accéder à la justice ».
Le conseil qui affirme la position de principe du barreau tunisien, rejetant le jugement des civils devant la justice militaire, « fait assumer aux parties au pouvoir pendant la décennie écoulée, la totale responsabilité des résultats découlant de l’absence de réforme du dispositif juridique, tout en continuant à la consacrer et s’en tenir à l’article 149 de la constitution de 2014 ».
Les magistrats avaient entamé ce lundi 20 juin leur troisième semaine de grève, en protestation contre la révocation par le président de la république de 57 de leurs confrères, en vertu d’un décret présidentiel.
Le ministère de la Justice a annonce aujourd’hui même avoir commencé à verser l’indemnité de départ aux magistrats révoqués, en application du décret présidentiel n’o 516.