Comme annoncé le 21 juin dernier, ce lundi, la question des droits de l’Homme en Tunisie, devait être à l’ordre du jour du Conseil des affaires étrangères de l’UE. C’est finalement la question du rapprochement avec la Chine, l’Iran et la Russie qui a été évoquée lors de cette réunion de haut rang organisée au Luxembourg.
Lors de son intervention de ce lundi, Josep Borrell n’a pas commme prévu, évoqué la situation des droits de l’homme en Tunisie. Il a surpris tout son auditoire en entamant une réflexion inattendue sur « la Tunisie qui se rapproche de la Russie, de la Chine et de l’Iran », un nouveau tropisme des autorités tunisiennes alors que le pays est « un partenaire important de longue date de l’UE ».
S’inquiétant de cette nouvelle orientation diplomatique, Josep Borrell a donc invité les 27, à « la lumière des derniers développements internes et externes, à procéder à une évaluation collective et éviter certains événements qui conduisent à des rapprochements avec les gouvernements chinois, russe et iranien ». Le haut représentant a également estimé que la question mériterait, dans l’avenir, un débat plus sérieux au sein des instances européennes.
La Tunisie répond
Ce mardi, l’ambassade de Tunisie à Bruxelles, l’une des capitales européennes, a réagi aux propos du chef de la diplomatie européenne.
Dans un post sur sa page officielle Facebook, l’ambassade déclare « Suite aux propos tenus le 24 juin 2024 devant la presse par M. Joseph Borrel, l’Ambassade souhaite rappeler les éléments suivants :
– En Tunisie, le Gouvernement représente légitimement les aspirations du peuple et en exprime sa volonté souveraine ;
– La Tunisie conduit ses relations avec l’ensemble de ses partenaires en toute indépendance. Elle reste attachée à la constance et aux acquis de son Partenariat avec l’Union européenne, en œuvrant à ce que cette relation s’adapte constamment aux défis et changements en cours ;
– L’acharnement de l’intéressé, ancien administrateur d’un groupe industriel désormais en fin de contrat professionnel, n’entachera pas le partenariat tuniso-européen. »