L’armée ukrainienne a dit ce lundi s’attendre à une offensive russe « très prochainement » dans l’est, devenu la cible prioritaire du Kremlin après le retrait des troupes russes des régions du nord du pays et des alentours de Kiev. « Selon nos informations, l’ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l’est. L’attaque aura lieu très prochainement », a averti lors d’une conférence de presse le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik. « Nous prédisons que des combats intenses se tiendront dans ces territoires dans un futur proche », a-t-il souligné. « Nous ne pouvons pas prévoir quand cela aura lieu (exactement), ce sont des informations de sources occidentales. » « L’armée ukrainienne est prête », a toutefois assuré le porte-parole.
Les militaires ukrainiens se préparent aussi à « une ultime bataille » dans le port dévasté de Marioupol, dans le sud-est du pays, assiégé par l’armée russe depuis plus de 40 jours. « Aujourd’hui sera probablement l’ultime bataille car nos munitions s’épuisent. (…) Ce sera la mort pour certains d’entre nous et la captivité pour les autres », a écrit sur Facebook la 36e brigade de la marine nationale, qui fait partie des forces armées ukrainiennes. « Nous sommes en train de disparaître lentement », ajoute le communiqué. « Nous ne savons pas ce qu’il va se passer, mais nous vous demandons vraiment de vous souvenir (de nous) avec un mot gentil », a demandé la brigade « aux Ukrainiens ». « Pendant plus d’un mois, nous avons combattu sans réapprovisionnement en munitions, sans nourriture, sans eau », faisant « le possible et l’impossible », a encore dit cette unité qui regrette le manque d’aide « du commandement de l’armée et du président » Volodymyr Zelensky. « Nous avons seulement reçu une fois 50 obus, 20 mines, des missiles antichars NLAW », a déploré la brigade. « Rien d’autre ne nous a été donné ». « Il n’y a eu que des promesses non tenues », a-t-elle encore fustigé.
Le président, s’adressant aux députés sud-coréens auxquels il a demandé des armes, a déclaré que des « dizaines de milliers » de personnes ont été tuées dans cette cité portuaire.
Le ministère de la défense russe a annoncé que l’armée russe a détruit des systèmes de missiles antiaériens S-300 fournis à l’Ukraine par un pays européen. La Russie n’a pas précisé quel pays européen avait fourni les systèmes S-300. Le ministère a précisé que des missiles russes Kalibr, lancés depuis la mer, ont détruit dimanche quatre lanceurs S-300 dissimulés dans un hangar en périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Selon la Russie, 25 soldats ukrainiens ont été touchés par cette attaque. La Slovaquie, qui a fait don de son système de missiles sol-air S-300 à l’Ukraine la semaine dernière, a déclaré dimanche qu’il ne s’agissait pas de celui-ci et elle a qualifié ces informations de mensonges russes. « Notre S-300 n’a pas été détruit », a déclaré la porte-parole du gouvernement slovaque, Lubica Janikova. Les forces russes ont également abattu deux avions ukrainiens Su-25 près de la ville d’Izioum et détruit deux dépôts de munitions, dont l’un près de la ville de Mykolaïv, dans le sud du pays, a indiqué le ministère de la défense russe.
Des gendarmes français sont arrivés à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, pour assister leurs homologues ukrainiens « dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev », a annoncé ce lundi l’ambassadeur de France en Ukraine. Il s’agit de la « première » unité étrangère « à apporter une telle aide », a affirmé sur Twitter Etienne de Poncins.
A Luxembourg, les ministres européens des affaires étrangères se sont entretenus dans la matinée avec le procureur de la cour, Karim Khan, qui a ouvert des enquêtes le 3 mars. « Il est crucial de préserver toutes les preuves dès maintenant, pour pouvoir juger ces crimes », a déclaré la ministre des affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock (Verts), en annonçant que Berlin avait fourni une aide supplémentaire d’un million d’euros à la CPI « il y a quelques jours ». Son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra, a aussi annoncé une aide d’un million d’euros pour la cour, sise à La Haye. La ministre suédoise, Ann Linde, a, elle, fait savoir que Stockholm fournirait 5 millions de couronnes (485 000 euros) supplémentaires. Paris avait déjà annoncé le 5 avril « une contribution financière exceptionnelle de 490 000 euros » aux travaux de la CPI.
Quelque 44 000 réfugiés ukrainiens sont venus s’ajouter aux plus de 4,5 millions qui ont déjà fui leur pays. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés recensait exactement 4 547 735 réfugiés ukrainiens ce lundi.
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