Nul ne croit à la sincérité de l’élection présidentielle en Russie, ni à l’égalité des chances des trois candidats le 7 septembre en Algérie. Nul ne peut croire non plus que la victoire de Nicolas Maduro au Venezuela a été acquise à la régulière.
Pas besoin de se référer aux doutes émis aux Etats-Unis, en Allemagne, au Chili, dans l’Union européenne et dans de nombreux autres pays pour se poser des questions. Comment un homme dont la réélection en 2018 avait déjà été contestée peut gagner alors qu’il mène son pays à la ruine : un PIB réduit de 80% en dix ans, une pauvreté toujours plus grande, un système de santé et d’éducation délabrés, sept millions de personnes parties en exil. Et les opposants emprisonnés ou empêchés de se présenter. La faute au « blocus criminel », affirme le successeur de Chavez, pas à sa politique qui est « sociale » au bénéfice du peuple…
Avant le scrutin, Maduro, auquel les sondages accordaient un score de 30%, avait prévenu : s’il était défait, ce serait « un bain de sang dans une guerre civile fratricide provoquée par les fascistes ». Et il a gagné. Un résultat « irréversible » selon la Commission nationale électorale et l’armée “veillera à ce que la volonté du peuple soit respectée ». Une armée de plus de 340 000 hommes, à ses ordres, disproportionnée par rapport à la population du pays
Maduro, en bon populiste, a promis « paix, stabilité, justice et respect de la loi ». Des mots bien éloignés de la réalité que vivent chaque jour ses compatriotes.
Cette victoire plus que douteuse de Maduro illustre parfaitement la division du monde, pas Sud global contre Nord global mais démocraties, pays libres même critiquables, face aux autocraties, aux dictatures où le premier souci des dirigeants est de conserver le pouvoir. Les félicitations viennent de Russie, de Chine, de Cuba, du Nicaragua…