De hauts responsables de l’Autorité palestinienne (AP) ont demandé aux médiateurs que le chef du Fatah, Marwan Barghouti, soit exclu d’un éventuel accord d’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas, rapporte Middle East Eye (MEE).
Une source proche des négociations a déclaré dimanche à MEE que la demande avait été formulée par Majid Faraj, directeur des renseignements généraux palestiniens, et Hussein al-Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
La source a ajouté que les hauts dirigeants de l’AP pensaient que la libération de Barghouti menacerait le leadership du président de l’AP Mahmoud Abbas.
Selon la source, les États-Unis, l’un des trois médiateurs impliqués dans les négociations indirectes de cessez-le-feu à Gaza, auraient accepté de retirer le nom de Barghouti de toute liste potentielle que le Hamas devrait présenter.
Citant des sources anonymes, le site d’information Arabi21, basé à Londres, a rapporté en mars que les États-Unis et Israël s’opposaient à la libération de Barghouti.
MEE a contacté la Maison Blanche et le Département d’État pour savoir s’ils s’opposaient à la libération de Barghouti ou à la libération d’autres responsables palestiniens reconnus coupables par des tribunaux israéliens du meurtre d’Israéliens, mais n’a pas reçu de réponse au moment de la publication.
Barghouti, emprisonné par Israël depuis 2002, est l’une des personnalités du Fatah les plus populaires en Cisjordanie et à Gaza, un récent sondage du Centre palestinien de recherche politique et d’enquête révélait que ce leader de 64 ans gagnerait de manière décisive, une élection contre Abbas, 88 ans.
Toutefois, le Hamas insisterait sur la libération de Barghouti et d’autres personnalités palestiniennes emprisonnées.
Le calvaire de Barghouti en prison
Selon des groupes de défense des droits, au moins 9 500 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, tandis que 5 000 autres Palestiniens ont été détenus à Gaza et emmenés vers des lieux tenus secret.
Les autorités pénitentiaires israéliennes ont également été accusées d’avoir intensifié les mesures punitives contre les prisonniers palestiniens depuis le 7 octobre, notamment contre Barghouti.
Les mesures comprenaient la torture, les passages à tabac et le refus de nourriture. Au moins 10 Palestiniens sont morts en détention dans ces circonstances.
Plus tôt cette année, des informations ont indiqué que Barghouti, placé en isolement après les attentats du 7 octobre, avait été roué de coups dans sa cellule de la prison d’Ayalon-Ramla.
Les États-Unis auraient demandé à Israël d’enquêter sur ces allégations, ce que les services pénitentiaires israéliens ont démenti.
La famille de Barghouti a également déclaré qu’il était confronté à une augmentation des abus ces derniers mois. Son jeune frère Muqbel a déclaré vendredi au Globe and Mail que malgré les abus signalés, Barghouti ne serait pas brisé par les tentatives d’intimidation.
« Ce n’est pas une option facultative pour eux – les Israéliens seront obligés de le libérer », a-t-il déclaré, faisant référence aux négociations de cessez-le-feu.
Il a ajouté que son frère avait l’intention de retourner en Cisjordanie occupée et qu’il n’accepterait pas un accord qui le verrait libéré en exil.