« Aujourd’hui, on travaille au grand jour ». Abdesselam Ichou cultive légalement pour la deuxième année consécutive du cannabis à usage thérapeutique dans le nord du Maroc, après des décennies dans la « peur et l’angoisse » de la clandestinité.
Le Maroc, premier producteur mondial de cannabis selon l’ONU, a adopté en 2021 une loi encadrant les usages industriel et médical du cannabis, autorisant sa culture et son exploitation dans trois provinces rurales déshéritées de la région du Rif.
En 2023, la première récolte de cannabis légal, issu de graines importées à très faible teneur en THC (molécule psychoactive du cannabis), a atteint 296 tonnes, selon l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (Anrac).
Si, en 2023, M. Ichou était le seul agriculteur du village à cultiver dans la légalité, un an plus tard, ils sont environ 70, dit-il à l’AFP.
Cet engouement se retrouve dans les provinces où la culture est autorisée (Al Hoceima, Chefchaouen et Taounate): en un an, le nombre d’agriculteurs ayant intégré le circuit légal est passé de 430 à 3.000, selon l’Anrac.
Encore très loin des 55.000 hectares de plantations illégales recensées en 2019, la surface de cannabis légal a néanmoins décuplé, passant de 286 hectares en 2023 à 2.700 hectares en 2024, selon cette source.