Plusieurs centaines de militants de la gauche syndicale marocaine ont dénoncé dimanche à Casablanca « la cherté de la vie » et « l’inaction du gouvernement », malgré l’interdiction de manifester. Venus des quatre coins du pays, les syndicalistes de la Confédération démocratique du travail (CDT, gauche) se sont rassemblés dans le centre historique de la capitale économique.
« Nous sommes ici pour crier notre mécontentement contre l’envolée des prix et les attaques contre le pouvoir d’achat », a expliqué Abdellah Lagbouri, monté d’Agadir (sud) à Casablanca et membre de la CDT. « C’est une honte, la subsistance des travailleurs est en danger », ont protesté les manifestants, presque tous vêtus de chasubles, brassards et casquettes jaunes, la couleur du syndicat. « Comment les plus modestes peuvent-ils vivre ? » avec l’envolée des prix des aliments, ont-ils lancé.
Initialement, la CDT souhaitait organiser une marche nationale à Casablanca mais le défilé a été interdit par les autorités locales, a raconté Tarik Alaoui El Housseini, un membre du Conseil national de la CDT. « On s’en est tenu à un sit-in », a-t-il expliqué. Le rassemblement s’est déroulé sans incident majeur, seulement émaillé de quelques bousculades avec les forces de l’ordre, selon les journalistes de l’AFP sur place.
Le Maroc est confronté à une flambée des prix, en particulier des produits alimentaires, qui touche les ménages les plus modestes. L’inflation a enregistré un léger ralentissement en avril, à 7,8 % en glissement annuel, après 10,1 % en février et 8,2 % en mars, selon les statistiques officielles. Mais la hausse des denrées alimentaires reste très élevée (+16,3 % sur un an).