En janvier 2023, en Allemagne sur la base américaine de Ramstein où se réunissent régulièrement une cinquantaine d’alliés de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky déclarait, et ce n’était pas la première fois, qu’il souhaitait des « décisions fortes » pour aider son pays. Il réclamait surtout des blindés, puis ce furent des moyens de défense anti-aérienne, puis des avions, et toujours des munitions. Petit à petit, il les obtenaient. Aujourd’hui, il attend avec impatience le droit de frapper la Russie en profondeur avec des missiles à longue portée. En vain jusqu’à présent, Washington et Berlin y étant opposés.
Ce samedi, le président ukrainien aurait dû réitérer sa demande à Ramstein, mais la réunion a été reportée en raison de l’absence de Joe Biden resté aux Etats-Unis en raison de l’ouragan Milton. Ce débat avec ses alliés aurait marqué la fin d’une semaine européenne commencée mercredi avec les dirigeants de l’Europe du Sud-est auxquels il a répété que l’Europe devait être unie pour vivre en paix. Il est ensuite allé à Londres, Paris, Rome et Berlin. Il s’est même entretenu au Vatican avec le pape François.
L’Ukrainien qui reproche à ses soutiens de « traîner » les choses a reçu un bon accueil et beaucoup de promesses, mais rien de concret. Il a présenté à ses hôtes son « plan pour la victoire » dont les détails demeurent secrets et qui doit « créer les bonnes conditions pour une fin juste et rapide de la guerre pas plus tard que l’année prochaine ». Il a prévu de le révéler dans sa totalité lors de la deuxième conférence de la paix qui devrait se tenir en novembre, mais aucune date n’a été fixée. Beaucoup de flou donc et d’inconnu dans ce plan destiné à placer l’Ukraine en position de force et obliger Vladimir Poutine à négocier.
Pour l’heure, les soldats de Kiev sont en difficulté sur le terrain. S’ils se maintiennent sur le sol russe du côté de Koursk, ils perdent régulièrement des positions dans le Donbass. Les forces de Moscou subissent des pertes sévères, mais environ 37 000 hommes sont recrutés chaque mois et l’économie de guerre tourne à plein régime, renforcée par les livraisons iraniennes et nord-coréennes et par le contournement massif des sanctions occidentales.
Pour que « le plan de victoire » soit crédible, il est urgent que les Etats-Unis et les Européens accélèrent et amplifient leur aide d’autant que la perspective d’un retour de Trump à la Maison Blanche inquiète. De plus, l’Europe commence à se poser des questions, notamment sur la possibilité pour Kiev de reprendre les territoires annexés par la Russie.
Des stratégies à revoir.