Aujourd’hui, une angoisse hante les tunisiens. Vivre une catastrophe naturelle à l’instar de nos frères marocains, libyens et algériens.
Pourtant, bien que la région du Maghreb soit encore endeuillée, il y a là une occasion à saisir, pour devenir un acteur de premier plan dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Car notre rive sud-méditerranéenne est l’une-si ce n’est la principale- victime des changements climatiques: sécheresse, érosion des sols, pollution saline dans nos nappes phréatiques ou encore invasion d’espèces nocives dans nos mers, et bientôt réfugiés climatiques.
Malgré de tels impacts, la question écologique reste mineure pour nos gouvernants. Si les déclarations solennelles se bousculent, dans la vie civile, quotidienne, pas de changements.
Le Maroc, aujourd’hui l’un des principaux producteurs de voitures hybrides, les exporte, et encourage au contraire une agriculture intensive, mettant le pays dans une situation de stress hydrique urgent. L’Algérie et la Libye carburent et s’imposent sur la scène internationale, par les énergies fossiles.
La Tunisie quant à elle… dissout sa police de l’environnement, quand elle nécessite une restructuration, perpétue une agriculture court-termiste, se satisfait d’un tourisme excessivement hydrovore et polluant etc…
Mais l’exemple le plus aberrant, reste le trie des déchets… Alors qu’un pan de la population subsiste par le ramassage du plastique, aucune benne à ordure dédiée au plastique n’est disponible pour dignifier ce travail ingrat, mais ô combien salutaire pour l’environnement. Et même si de nombreux tunisiens tentent de trier par eux même leurs ordures pour faciliter la tâche aux personnes qui en vivent, l’espoir de trouver quelques grammes de plastiques en plus dans les poubelles est plus fort… Les sacs poubelles sont éventrés, les rues jonchées de détritus, et l’insalubrité toute puissante.
Néanmoins, les terrasses des cafés ne désemplissent pas, la population semblant s’acclimater à la pourriture environnante. Et c’est bien là le danger à combattre. Il est urgent que la prise de conscience soit globale et totale dans ce pays.
Pour celà, la seule solution reste l’éducation. Une jeunesse informée, sensibilisée et formée aux défis écologiques, c’est la garantie d’un changement dans notre société, par l’influence qu’elle même a sur les générations antérieures. C’est également, une formidable occasion de développer une économie plus consciente, propre et en accord avec les enjeux de notre région.
Enfin, ce serait l’opportunité idéale pour le Maghreb, de se distinguer sur la scène internationale, en devenant un pôle de l’économie verte, qui éclot actuellement un peu partout dans le monde. Mais pour cela, il faudrait une entente entre les différents régimes, et là encore, c’est un défi à relever …