La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a défendu mardi lors d’une visite à Tunis une « approche pragmatique » sur deux dossiers brûlants pour la Tunisie: ses négociations avec le FMI pour un nouveau crédit et la question migratoire.
Après avoir rencontré le président Kais Saied pendant près de deux heures, Mme Meloni a rappelé que l’Italie menait « une action de soutien à la Tunisie » dans ses difficiles pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un prêt de 2 milliards de dollars.
L’Italie a fait des démarches « au niveau européen et du G7 avec une approche pragmatique », a déclaré la Première ministre, selon une vidéo enregistrée au palais présidentiel de Carthage.
Sans faire allusion aux accusations de « dérive autoritaire » contre le président Saied venant des ONG et de l’opposition depuis qu’il s’est octroyé les pleins pouvoirs à l’été 2021, Mme Meloni a jugé « indispensables » une « stabilisation de la situation politique et sécuritaire et l’avancée de la démocratie en Tunisie ».
Le pays nord-africain, endetté à environ 80% de son PIB, négocie depuis près de deux ans un nouveau crédit du FMI et malgré un accord de principe conclu en octobre dernier, les discussions piétinent.
Le président Saied rejette des réformes préconisées par le FMI prévoyant la restructuration des plus de 100 entreprises publiques lourdement endettées et la levée des subventions étatiques sur certains produits de base.
Dans un communiqué de la présidence sur sa rencontre avec Mme Meloni, M. Saied a réitéré son « refus de tout diktat », estimant que « ceux qui délivrent des ordonnances toutes faites sont comme un médecin qui rédige une ordonnance avant de diagnostiquer une maladie ».
M. Saied a plaidé pour une « annulation des dettes qui pèsent sur l’Etat tunisien et leur conversion en projets de développement ».