L’article publié mardi par le quotidien américain New York Times selon lequel au moins 32 – voire peut-être plus de 50 – des 136 otages encore enlevés dans la bande de Gaza le 7 octobre seraient déjà morts, citant « une évaluation interne menée par l’armée israélienne », n’a surpris personne dans les milieux de la défense ou de la politique, ni dans les médias, selon le journaliste de Haaretz Yossi Verter dans une analyse publiée mercredi.
Dans son analyse, il accuse le gouvernement israélien et son chef Benyamin Netanyahu d’avoir préféré leur survie politique, plutôt que se dépêcher pour sauver les vies de ses compatriotes à travers un éventuel accord.
« Les personnes qui ont été abandonnées à leur sort le 7 octobre (à l’exception des chanceux libérés lors de l’échange précédent) meurent dans la bande de Gaza. Certaines sont exécutées par leurs ravisseurs, d’autres meurent de maladies, de blessures non soignées, peut-être aussi de tirs israéliens. Certains ont été tués et leurs corps enlevés. Tous ont été abandonnés et sont maintenant sacrifiés au nom de slogans creux tels que « victoire totale », au profit d’une « base » qui sanctifie la poursuite de la guerre par-dessus tout, même si elle devient inutile, pour la survie politique d’une personne et d’un gouvernement », écrit-il.
« Aussi triste que cela soit, il n’y a pour l’instant pas d’autre vérité. Sans l’admettre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fixé ses priorités. Un accord de libération d’otages à un prix élevé – il devra être coûteux et douloureux – ferait vaciller sa coalition, peut-être même la détruirait-il », analyse le journaliste.