Le président français est intervenu à la télévision à la veille du sommet européen extraordinaire à Bruxelles. Oui, la France et l’Europe sont menacées par la Russie. Et oui, il n’est plus possible de compter sur l’allié américain. Un appel au courage.
La France réunira la semaine prochaine à Paris les chefs d’état-major des pays prêts à garantir une future paix en Ukraine, a annoncé mercredi soir Emmanuel Macron lors d’une allocution aux Français ce mercredi soir .
La paix en Ukraine “passera aussi, peut-être, par le déploiement de forces européennes. Celles ci n’iraient pas se battre aujourd’hui, elles n’iraient pas se battre sur la ligne de front, mais elles seraient là, au contraire, une fois la paix signée, pour en garantir le plein respect. Dès la semaine prochaine, nous réunirons à Paris les chefs d’état major des pays qui souhaitent prendre leurs responsabilités à cet égard”, a déclaré le chef de l’État.
“La menace russe est là et touche les pays d’Europe, nous touche”, a souligné le chef de l’Etat, rappelant que la Russie “a déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial”, “viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipule les élections en Roumanie, en Moldavie”, “organise des attaques numériques contre nos hôpitaux” et “tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux”. Pour lui, “cette agressivité ne semble pas connaître de frontières” et face à ce monde de danger, rester spectateur serait une folie”.
Dissuasion nucléaire
Emmanuel Macron souhaite “ouvrir le débat stratégique” sur la protection de l’Europe par l’arme nucléaire française, a-t-il déclaré mercredi, tout en rappelant que la décision d’y recourir avait “toujours été et restera entre les mains du président de la République”.
“Répondant à l’appel historique du futur chancelier allemand (Friedrich Merz, ndlr), j’ai décidé d’ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen. Quoi qu’il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République, chef des armées”, a déclaré le président français lors d’une allocution télévisée.
Pas frontal avec Trump
Sur Trump et les Etats-Unis. Pas question, là, d’ouvrir des hostilités politiques, malgré les ingérences notables des responsables américains dans la vie politique européenne, comme celle du vice président américain, JD Vance. La porte reste ouverte, y compris sur l’Ukraine où la France entend continuer de défendre un plan de paix européen.
«Je veux croire que les Etats Unis resteront ou nos côtés. Nous restons attachés à l’OTAN» a précisé Emmanuel Macron tout en parlant de «la paix en Ukraine acquise rapidement ou non». Preuve que selon lui, la précipitation de Trump n’est pas assurée de l’emporter.
Ensuite, le président français Emmanuel Macron a jugé les taxes douanières américaines sur les marchandises européennes “incompréhensibles”, et a dit “espérer en dissuader” le président américain Donald Trump, dans une allocution prononcée mercredi soir.
Le chef de l’État a indiqué qu’il fallait “nous préparer à ce que les États-Unis décident de tarifs douaniers sur les marchandises européennes”, comme ils viennent de le confirmer à l’encontre du Canada et du Mexique. “Cette décision, incompréhensible tant pour l’économie américaine que pour la nôtre, aura des conséquences sur certaines de nos filières”, a-t-il prévenu.